Dimanche 10 juin 2007 à 11:18
Le divorce rapproche les enfants. J'ai quelquefois cet instinct maternel avec Maxime, que je n'avais pas avant. Comme si c'était mon propre fils puisque j'ai ressenti ce besoin de le protéger à une certaine période. Qui ne me lâche plus. Même si cela reste dans ma tête. Des choses de sa petite vie m'atteignent et me révolte comme une mère pourrait être révoltée pour une bricole arrivée à son enfant. C'est quelquefois assez dur. J'essuie des tu ne dois pas t'en mêler, ce ne sont pas tes oignons. Comme si à l'origine ce n'était pas par pure nécessité que j'avais commencé à ressentir cela. A l'origine c'était incontrôlé. Comme une sirène d'alarme qui m'a dit de faire attention. Que quand le bateau tangue il faut prendre son petit frère sous son bras pour le cacher dans les calles. Lui parler d'oiseaux de soleil d'arc-en-ciel pendant qu'au dehors les vagues se déchaînent. Alors que ce sont ces mêmes vagues qui nous portent habituellement et que c'est tout de même grâce à elles que nous flottons. Mais voilà un jour les vagues ne sont plus d'accord pour s'allier entre elles afin de faire une plate étendue parfaite au petit voyage doux et calme du navire à frère et sœur. Alors les vagues entre elles attendent la nuit pour faire valser les complications, ça fait un bruit inhumain de plaintes et de bries tandis que sur le pont du navire aux frère et sœur les deux petits voyageurs s'assoient bien en boule pourvu de ne pas chuter par-dessus bord. Pourvu de ne pas tomber dans les vagues qui se battent tant et tant que l'on a bien l'impression que plus jamais la mer n'aura un aspect placide et serein. Et puis le pont ne suffit plus les deux petits voyageurs se cachent dans les calles pour attendre. Mais même l'attente ne suffit plus. C'est long trop long bien trop long. Ils crient Bon ça commence à être pas drôle là. Mais rien n'y fait. Non car c'est une tempête sérieuse un truc de grands de vous pouvez pas comprendre vous les voyageurs du bateau au frère et soeur c'est comme ça et pas autrement. Les gémissements des vagues résonnent si fort que même très bien cachés les enfants ont l'impression d'être au dehors. Abandonnés dans leur malheur d'être seulement deux à vivre ça. Ils ne font plus qu'un. Plus qu'une petite boule grelottante de froid grelottante de douleur qui tangue et tangue en espérant éternellement une trêve qui ne surviendra jamais.
Samedi 9 juin 2007 à 19:36
Je me souviens d'une fois en moto avec tata
On filait dans paris juste après une sieste dans l'herbe
on filait je pense comme chaque fois en hurlant
pour savoir où aller. Sans savoir où aller.
et puis les deux hommes sur l'autre moto.
qui filmaient en roulant comme on pourrait faire
un film dingue de choses délicates avec de la musique rapide.
Nous roulions à côté et puis la rue s'est séparée et le garçon
qui filmait à l'arrière s'est tant et tant retourné et tant et tant
écarté que la caméra a chuté sur le sol et est venu se réduire
en mille morceaux plusieurs mètres plus loin.
Nous riions tellement qu'ils ont ris aussi.
et nous avons poursuivis notre chemin remplissant
nos casques de crises de rire.
Jeudi 7 juin 2007 à 21:41
au pied d'un bouleau pour lire des poèmes sur mon sol pas palpable il serait
tout le temps tard mais jamais trop tard.
Lou dort en position grenouille sur ma couette jetée sur le sol. Moi aussi
j'aimerai que mon corps tienne en entier sur une couette roulée en boule
pour avoir une épaisseur supra moelleuse. Mais non j'ai passé l'âge des
cinquante centimètres et demi et des deux ans trois quarts. Quand on est
grand il faut étendre la couette et la mettre bien à plat et alors ça n'a plus
trop grand chose de nuagissime.
Mon cerveau hésite au mal de tête. je devrais l'aider en allant le poser bien
à plat non loin de celui de la loutte.
Mercredi 6 juin 2007 à 23:22
Où est-il. Que fait-il. Joue t-il de son mystérieux instrument. Est-il dedans. Dehors. Va-t-il repasser. Aime t-il l'art. Achète t-il des livres. Va-t-il au cinéma. Marche t-il longuement dans des parcs lorsqu'il fait bon. Comment s'appelle t-il. Qui est-il.
J'ai mal aux genoux. C'est un peu comme si deux enfants s'amusaient à tirer mes jambes de part et d'autre chacun dans un sens opposé. Je prends des médicaments.
J'ai envie de lire des livres en discontinu. De prendre mon petit déjeuner avec les yeux dans les lignes et d'être obligée de faire beaucoup de choses avec les pieds. Pour cause de main prise.
La photo est de Romain. On va emménager dans un bungalow vers le fond du jardin. Il amène le feu la guitare et des arbres enneigés. Je m'occupe de l'herbe en bâtonnets mais bon comme c'est pas donné on a conclu d'en prendre le stricte minimum, juste pour le dessous de nos quatre pieds.