Vendredi 15 juin 2007 à 21:27
Je ne savais pas trop où donner de la tête. J'étais assise là. Sur les marches de l'église. A la même place que la première fois que je l'avais aperçu. Je me demandais juste stratégiquement d'où elle serait sensée venir. La gare. Elle avait dit la gare. Alors je regardais à l'opposé. Je scrutais la rue les passants sans trop tarder sur chacun. J'observais les vieilles personnes et les garçons, évitais les jeunes filles par peur qu'elle soit l'une d'entre elles. Et puis j'ai senti la présence de pieds juste à côté des miens. J'ai vu des jambes à jeans un haut rouge et une tête enfoncée dans des épaules avec des mêches sur le front. Je me suis levée les joues chaudes comme des grille-pain. Et puis on a marché. Jusqu'à la mairie dans les sous-sol elle devait rendre son mémoire. Des endroits où je n'avais encore jamais mis les pieds j'avais presque l'impression de visiter. Puis on est reparti. C'était étrange. Impression de vouloir faire comme si ça faisait longtemps. Parler en eet sinoon. Avoir peur de s'arrêter. Juste au coin d'une table ronde sans coins pour s'imbiber de coca-cola. Alors s'engage la conversation de garçons par-ci, emmaüs par là, oui et bien et toi en fait, qui n'en finit pas. Elle a des points sur le bout des ongles vers la peau mais elle accepte qu'il n'y ai que les gens qu'elle aime qui la copient. Elle sort son appareil photo et alors je triture nerveusement mon quart de rondelle de citron attrapé au fond du verre. On quitte la table lorsque les envies de pipi respectives se font trop pressantes. Et puis on marche chacune suivant l'autre jusqu'à se rendre compte que l'on se suit mutuellement. Alors on va jusqu'à la statue où deux jeunes hommes à costume qui parlent tourisme viennent lui rendre sa carte bleue. Elle leur offre des coccinelles en pince à linge qu'ils agrafent sur la poche de leur veston. J'apprends que c'est également une voleuse de monoprix. On se rassoit autour de choses pétillantes et alors c'est vite l'heure. Vite l'heure de dire au revoir et on s'mail. C'est pas très glam et geste de main sur hanche avec mouvement de cheveux horizontal.
Vendredi 15 juin 2007 à 11:01
Aujourd'hui je vais aller à un endroit où il y a du soleil. Je ne sais pas encore où mais je vais trouver. Du soleil un peu de sable et du bleu dans le ciel. Quelques touches seulement et peu de blanc. J'ai peins. Ca faisait longtemps très longtemps et puis j'ai repris mes pinceaux et la peinture de Lo de tout au fond du garage. L'acrylique et le petit verre d'eau. Je me suis levée de bonne heure. Avec un réveil comme quand il y a école mais le réveil ne fait pas le même bruit quand il n'y a pas réellement école. Alors je me suis levée et j'ai enfilé n'importe quoi sans réfléchir car j'ai vu que de l'eau côté de la fenêtre le ciel crachait partout par terre. Puis j'ai été voir dans la chambre des grand, papa lisait une bd j'ai dis on va à la papeterie il me manque du jaune et du rouge. J'ai pris des tongs car c'est mieux pour dans les flaques. et ensuite j'ai peins. avec mon jaune et mon rouge. rouge pour les tomates et jaune pour la lumière dans les tiges des poivrons mais je ne sais pas si on appelle réellement ça des tiges pour les poivrons. il est 11 heures. L'heure de l'avant manger. L'heure de la douche. Je me lave les doigts et les pinceaux et j'y file.
Mercredi 13 juin 2007 à 22:21
j'écris beaucoup. pas ici. mais des pages et des pages.
je réfléchis à comment est-ce que je voyais ça et ça à telle moment et qu'est ce que ça aurait donné si. et donc j'écris. pas forcément sur le mal. sur le bien aussi.
seulement sur ce qui m'a marqué tel jour ou telle heure pour telle raison souvent infime.
alors je ne suis même pas sur cet ordinateur. sur un autre sans connexion. que je ballade au grès de mes inspirations.
quelquefois on ne se rend compte de certaines choses qu'en les formulant. qu'en glissant nos impressions derrière des mots bien ajustés.
j'aimerais qu'un jour vous lisiez ça. mais pas sur un blog. non non pas sur un blog.
Lundi 11 juin 2007 à 19:25
Penser comme un dimanche mais le lundi. Puisque c'est demain l'école. Quatre heures de cours « c'est trop pas long ». Prendre un bain comme le dimanche mais le lundi. Prendre son temps mettre de la musique et sa tête sous l'eau pour écouter les bruits de la maison. C'est pire que d'écouter aux portes. Mais c'est autorisé. Je mets alors ma tête toute entière au fond du bain en me bouchant le nez et j'entends des bruits de tuyaux. Comme une souris perdue dans les canalisations. Demain papa m'emmène à l'épreuve ça me fait plaisir. J'écouterais sûrement quelque chose de bien dans la voiture avant de me concentrer sur ma feuille. Je reverrais tout le monde il y aura les « oui alors Ronsard était un poète de la pléiade c'est-à-dire… » et les « ah j'avais zappé qu'on avait le bac fallait réviser un truc en particulier ? » et moi qui oscille à me dire que je ne sais plus rien. Mais en fait je sais beaucoup de choses qui prennent peur le jour de l'examen car elles sont toutes super timides. Elles se mettent les unes derrière les autres et se poussent dans le dos pour s'embêter et celle du bout qui crie « ouais fais gaffe drame romantique c'est bientôt ton touuur » alors drame romantique rougit et commence a avoir mal au ventre exactement comme moi avant chaque événement et elle finit par sortir toute décomposée en petits morceaux décortiqués alors il faut la rassurer lui dire que c'est rien que je vais juste la mentionner sur la copie rien de plus alors elle rattache ses bras à son buste et son buste à ses jambes et s'allonge sur ma feuille et je me dis bah dis donc si elles sont toutes aussi timides je suis pas prête de finir le sujet.