il y a eu ces nuits où je dormais en souriant,
où je touchais son dos, ses omoplates, ses épaules
où je regardais sa main sur mon ventre, ses yeux clos
je ne trouvais rien à redire à ces instants, je les admirais,
au milieu de la nuit je m'efforçais quelquefois à ne pas fermer l'oeil,
je me répétais que c'était cela, réellement cela, précisément cela
que j'avais tant attendu.
Dimanche 31 août 2008 à 0:30
Mardi 26 août 2008 à 18:29
Lundi 25 août 2008 à 17:44
Nous sommes lundi, lundi c'est le jour de retour.
Alex est parti pour Paris, hier soir nous avons fait nos derniers bricolages de vacances,
et puis ce matin nous avons marché jusqu'à l'arrêt de bus.
c'est ce matin que nous ne nous reverrons plus,
c'est ce matin que l'on se rend compte à quel point nos vies risquent de changer.
On s'est donné rendez-vous en novembre, sans être trop sûrs de nous.
J'aurais toujours mon téléphone en carton pour passer des coups de fils illimités...
Maintenant je suis dans ma chambre, j'entends la télé au salon qui gêne ma musique.
Je sais que ce soir mon téléphone devrait sonner, après son retour de l'Europe de l'est
je n'ai pas de poche à mon pantalon et j'ai peur de le rater,
de l'entendre vibrer sur la petite table et d'arriver trop tard.
Je m'apaise à l'imaginer, à passer ma main sur le matelas frais
c'était une bien longue attente.
Vendredi 22 août 2008 à 16:22
J'ai une toile noire et je ne sais trop que faire dessus
Bien sûr j'y ai déjà pensé, j'ai découpé des immeubles,
Des hauts, et d'autres un peu plus biscornus,
Un terrain de tennis aussi il me semble,
Mais sur la toile ça ne reste que du papier que j'hésite à coller.
Cette toile elle est là pour l'hésitation chaque idée reste en suspens
elle est là pour non-oser je crois, j'ose sur toutes les autres mais
pas celle là. Celle là je sais que je ne veux pas la rater sans savoir pourquoi.
Alex vient de repartir, on a presque fini les crêpes
je vais retourner au salon devant mon chevalet finir ma peinture
et recommencer les activités de lorsque l'on est seul.
comme lire. Lire avec quelqu'un d'autre dans la pièce est impossible
Lire c'est un peu comme faire l'amour, c'est intime et alors
lorsque quelqu'un d'autre se ballade près de moi,
je garde la couverture fermée, je laisse les pages à leur intimité
Je ne voudrais pas que les mots entendent les bruits de la maison,
le claquement que fait la porte du frigo lorsque la bouteille d'eau est mal rangée.
je pense que ce serait déplacé et désagréable.
La boîte aux lettres est devenue un véritable terrier à paquets-surprise,
quelquefois je me retiens pendant plusieurs jours, pour ensuite en avoir beaucoup d'un coup.
Mercredi 20 août 2008 à 1:08
il change si souvent que je ne sais plus exactement dans quel pays il se trouve.
peut-être la croatie, ou bien prague, budapest, berlin
je regarde ces villes dans les e-mails en me demandant
et c'est quand qu'il entame le retour
dans tous les cas c'est loin, bien trop loin pour pouvoir imaginer
je pense à son retour, son absence me pèse,
commence à me peser très fort
c'est assez indescriptible cette sensation, cette frustration
il faut que je dise ça ce soir car je suis seule dans la maison
assez seule pour compter le carrelage en marchant de la chambre au salon
assez seule pour penser à lui sans personne pour me faire rire
dans le grand canapé je regarde mes jambes je déplace les coussins
je me suis dis qu'il fallait peindre, que c'était un moment à peindre,
j'ai récupéré ma toile blanche prévue pour les collages et j'ai débuté au crayon,
le chevalet est face à la télé, je ne manque aucune espèce de débilité et je peins.