Jeudi 31 mai 2007 à 21:34

                                                 Attendre dans le couloir. C'est rien que le conseil de classe enfin pas de quoi avoir si mal au ventre. Enfin c'est rien qu'une quinzaine d'œil de grands qui vous regarde de droite de gauche de devant et qui parle sur vous pire que pour votre anniversaire. Il y a ceux qui y vont à la cool en mangeant des kinders et puis il y a moi. Gorge nouée par ce quelque chose qui part du ventre et qui cogne si fort que ça écrabouille tous mes organes à l'intérieur. Et ça fait un mal de chien. La porte s'ouvre. J'ai les pieds collés au sol. La précédente rejoint les autres et moi je force mes pieds. Ils se décident enfin avec du retard et se glissent jusqu'à l'entrée de la salle. Mon estomac fait des loopings comme si j'allais me faire attaquer directement après avoir dépassé le seuil de la porte par une sorte de monstre mangeur de blondes stressées. J'entre esquisse un bonjour et m'assois. Je ne regarde rien. Juste le rebord du bureau. On me parle j'essaye de lever la tête et la rabaisse directement comme aveuglée par un soleil d'août. Quelqu'un demande qui s'oppose aux félicitations personne ne répond alors c'est oui. Je reste immobile. Ils attendent que je m'en aille. J'attends que ce soit le bon moment. Ils me disent qu'ils ne veulent pas me garder plus longtemps je comprends que c'est une invitation à regagner le couloir et les gens à la cool qui attendent patiemment leur tour. Je sors et mon estomac fait des tours dans le sens inverse et retrouve son état initial.

Mercredi 30 mai 2007 à 22:06

Ce matin j'avais oublié mon élastique pour m'attacher les cheveux
alors j'ai trouvé deux petites filles de cinq-six ans. Pour cinq euros
la journée, l'une est montée sur les épaules de l'autre et elles m'ont
tenu les cheveux en queue de cheval toute la journée.

Mardi 29 mai 2007 à 19:39

& jess & jess           (travaille) dit :
Dieu est clément
& jess & jess           (travaille) dit :
enfin pas clément le gars
& jess & jess           (travaille) dit :
clément l'adjectif
& jess & jess           (travaille) dit :
T'imagines si t'avais un nom d'adjectif
& jess & jess           (travaille) dit :
remarque mon nom de famille c'est Lisse
& jess & jess           (travaille) dit :
mais quand même
Romain dit :
Jess t'es folle
& jess & jess           (travaille) dit :
J'allais développer et tu m'as coupé oui !
Romain dit :
Oula t'allais développer en plus ?
& jess & jess           (travaille) dit :
bah oui
Romain dit :
J'ai bien fait de couper alors

Lundi 28 mai 2007 à 11:32

                                  

                                  Lundi grisaille. Il faut que le soleil revienne avant demain. Je suis un peu perdue entre la page 104 et la page 105 de mon livre d'histoire. Le chapitre sur la seconde guerre mondiale. Et le bac dans 8 jours. J'écris j'écris et la moquette de ma chambre ressemble à un tapis de lignes de feuilles de dictionnaires de livres et de stylos entremêlés. Je me surprends à me lever tôt les jours fériés pour me retrouver dans l'obscurité les yeux à demi clos devant l'écran pour monter ce foutu dossier sur les enfants juifs. Alors la maison dort encore avec sa couette qui emmitoufle le toit et ses bruits de plissement d'oreillers et de soupirs ensommeillés. Puis les bruits évoluent. C'est maintenant le tour des ouvertures de portes et des comment vas-tu en ce gris matin de lundi ? On me croit endormis. Les pas descendent de l'escalier. J'entends des bols et des cuillères. Je me concentre sur l'évacuation des enfants de Paris vers le centre de la France. Il commence à faire bien jour. Je ne suis pas dans le mécanisme du matin.

Samedi 26 mai 2007 à 14:16

C'était mirobolant. On a même eu droit au sandwich en partant. au
cas où on aurait faim sur la route comme si on pouvait encore avoir
faim après ça! une salle pleine de filles qui crient de ouuuh youu
houu et beaucoup de trucs en ouh qui rime avec i love you. qui ne
veulent même pas le laisser chanter. je crie un peu c'est nerveux je
pique un peu des yeux c'est autumn. je suis juste très pétrifiée sur
place, la main de jess dans la mienne que je serre si fort que je crois
qu'elle n'a plus de sang dans les doigts. mais elle ne dit rien. ça
bouillonne en moi mais je sais pas quoi faire je reste juste immobile
avec mon séisme intérieur qui cogne contre les parois de ma peau.
j'écoute et ouvre grand les yeux. tellement grand qu'ils vont craquer
dans les coins. pour voir mieux. pour mieux entendre aussi. j'ouvre
grand les yeux pour mieux entendre et monte sur la pointe de mes
pieds. ah mais en fait un paolo c'est comme un garçon en chemise
blanche. paolo-le-blanc-à-la-voix-de-noir. hein Aude ;) et puis c'est
pas juste un cd et des photos avec des bandes de blanc jaune
orange rouge un cd qu'on écoute dans les parcs à bancs verts. il 
sont là lui et sa voix et ses étoiles sur le bras. juste ici devant moi.  
et même encore maintenant.

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