Jeudi avait la douceur de la voix d'Elsa qui chante t'en vas pas. Il y eu l'école de musique. Que dis-je la glace sur les petites marches et la tresse sur les autres petites marches. Mais même avant. Nous avons cherché Delphine et Marinette qui n'étaient ni chez Arthaud ni chez l'autre de la rue. Alors nous avons laissé tomber et Camille a fait la mou en répétant gneugneuh pas de petit cadeau pour ce soir. Marion a tressé mes cheveux pour la deuxième fois j'étais déguisée en elle et elle en moi. Elle nous a guidé jusqu'à la Saulaie et j'ai attendu sur la petite barrière de l'entrée. Camille est entrée j'avais peur qu'elle revienne pas seule mais non et puis le violon c'est mardi, mardi et d'autres jours mais mardi. Et elle m'a emmené jusqu'à son appartement. Après que j'ai juré de ne pas me moquer de dire oh bah ça va. Elle a crié deux fois. Une première fois vers le passage piéton en levant le bras pour s'écrier cette fille est une obsédée sexuelle et enfin une seconde fois un salut aux deux filles du muret en cailloux de Victor Hugo. J'aime bien les gens qui crient j'aime bien leur compagnie car j'ai l'impression que moi aussi je pourrais presque. Nous avons marché jusqu'à presque la gare avant de bifurquer à droite. Camille elle a une grande maison avec des volets bleus et un petit chat qui se frotte à vos mollets quand vous entrez. La porte grince un peu car elle est pas toute jeune et il faut l'ouvrir avec une grosse clé si grosse qu'elle ne la prend jamais sur elle et la cache sous le poche de fleurs posé sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Quand vous entrez il y a un plafond de photos et un petit mot d'elle-même près de la porte où elle écrit de bien penser à racheter du sucre vanillé. Ca sent le brownie qui sort du four et ce n'est pas qu'une impression car chez Camille il y a toujours un brownie qui sort du four d'ailleurs à force il arrive même à le faire tout seul. Sur la droite il y a la salle de bain avec les toilettes bleues comme les volets. Au fond il y a le lit. Juste en dessous de la fenêtre afin que le marchand de sable ne se perde pas. Elle doit toujours bien dormir Camille. Je n'ai pas vu la couleur du sol. Mais c'est un beau sol avec des habits de presque toutes les couleurs je pense et aussi un sol à enveloppes et je n'avais jamais vu ça alors ça m'a tout de suite plu. On a bu dans des immenses verres plus grands que nos quatre mains réunies et on a mangé des petits gâteaux au sésame mais ça je ne savais pas mais j'aimais le goût. Puis on a couru moi avec mon envie de pipi et elle avec son petit sac qui laisse souvent tomber son pull par terre si bien que quand les garçons ont dit vous avez perdu quelque chose mademoiselle elle y a cru.
Samedi 23 juin 2007 à 10:17
Mercredi 20 juin 2007 à 18:32
Et alors plus rien. Le trou noir. Le genre de truc qui arrive toujours pile au moment où il ne faut pas.
En général on le voit venir. On s'y attend un peu. On le retarde au maximum. Et alors son arrivée est encore plus violente.
Il entre en vous. S'infiltre se fait tout petit et discret et au dernier moment bam! Il vous explose en pleine figure.
J'en suis là. Il vient tout juste de m'exploser dessus et il me reste même des petits résidus de noir.
Des micro trous noirs sur tout le long du corps. Je n'en reviens pas. Du rien. Un vide intersidéral. Quelque chose de coriace.
Mes trous grossissent aussi vite que quand on crache dans une barbe à papa et que le sucre se dissout à deux cent à l'heure. C'est même effrayant.
Comment continuer à écrire. Sans rien pour guider. Sans rien dans les doigts.
Comme si mes mains s'étaient transformées en petites galettes toutes molles qui sortent du four.
Et ma tête en un gros muffins avec des pépites de chocolat pour les yeux et de la chantilly pour le cerveau. Impossible.
Il portait du vert et s'est volatilisé dans la foule de représentants greenpeace. Il me le fallait pour la suite. J'avais prévu de l'attraper en lui expliquant que j'avais impérativement besoin de lui pour la fin d'une nouvelle mais voilà. Perdu. Encore et encore. et le texte qui n'avance plus.
Lundi 18 juin 2007 à 12:26
photo prise par [ Camille ]
il fait un jour à ouvrir les fenêtres
ni chaud ni froid. je vais aller marcher
jusqu'à chez papa. pour le dossier oublié dans l'escalier.
je vais sûrement emprunter les champs.
comme toujours d'ailleurs.
passer par les petits chemins qui coupent tout en deux.
longer les herbes hautes passer près de l'école de musique
et de l'arbre auquel on accède en passant par les cailloux.
je glisserais mes clés dans ma poche. j'aime avoir les bras libres.
en prendre le moins possible. pour que rien ne tombe si l'envie me prend de courir.
courir si vite jusqu'à ce que mon corps n'en puisse plus et que je m'arrête
poussez mes jambes dans un rythme toujours plus effrené jusqu'à ce que je me dise
mince je vais m'envoler.
Dimanche 17 juin 2007 à 21:51
dimanche de toute seule à la maison.
déambuler sans ouvrir les volets qui donnent sur les voisins
étirer grand les bras ne pas compter les heures
avoir du temps beaucoup de temps
et avoir la totale liberté de choisir ce que je souhaite pour les remplir.
peu bouger mais sentir beaucoup d'espace tout autour de moi.
prendre de la place et voir l'espace habité uniquement par moi-même
trouver ça agréable. et le silence qui m'englobe.
se demander si la musique n'est pas trop forte
et se rendre compte que même si elle l'était ça ne gênerait personne.
ce soir en allant poster une lettre à 21h30 j'ai trébuché sur un oreiller allongé sur le trottoir
j'ai regardé autour de moi tout était vide.
même les signaux clignotants de Mr Bricolage oscillaient comme dans les films.
j'aurais pu hurler à qui est cet oreiller personne ne m'aurait entendu.