Mercredi 29 octobre 2008 à 23:58


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J'imagine que demain, il pleuvra, qu'il fera froid, que je continuerai à courir entre les abris,
entre la maison et la voiture, entre la voiture et la pharmacie, que je minimiserai mon temps à l'extérieur glacial,
que je ne traînerai guerre à hésiter devant la vitrine de la boulangère,
que je préfèrerai même le regard de la boulangère devant le mien qui hésite.
et pourtant je verrai le ciel souriant et rond comme un nuage qui me transportera jusqu'à lui.
Je crois que l'amour n'est pas un sujet pour les timides qui préfèrent amplement parler de la pluie et du beau temps.
Je dois aller dormir, maman l'a assez répété.
Mais moi j'aime le silence de la nuit, qui me mène à écrire. Le silence du plein jour est angoissant et rend seul.
Le silence de la nuit me rapproche de moi-même et de mes feuilles.
Hier soir on était réunies toutes les trois comme lorsque l'on mesurait moins d'un mètre soixante.
Sur mon pyjama, il y avait écrit tendresse, et il me serrait le cou, et les avant-bras.
Mais on était bien, dans le canapé-lit, et j'avais le côté du mur.
Il me rassure, le côté du mur, comme si à la moindre alerte, je pouvais disparaître dans la tapisserie.


 

Mercredi 29 octobre 2008 à 22:35



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l'autre matin, j'avais tellement la flemme,
que je me suis habillée uniquement avec les vêtements qui séchaient sur l'étendage,
qui était à côté du canapé. j'ai tendu la main, en gardant un oeil sur l'écran de télé,
ensuite, j'étais à demi mouillée
ce soir, c'étaient les sushis dont je rêvais depuis deux mois.
juste après le cinéma qui a fait pleurer maman,
ce qui prouve, que le film, était classe.
tout est tellement si mignon dans les restaurants japonais,
de la petite tasse de thé en forme de nénuphars, au carrelage des toilettes.
j'ai les yeux fatigués, j'ai si hâte d'être demain, de sonner à sa porte
avec mon gateau entre les mains,
ce sera une autre sorte de rêve, beaucoup moins japonais.

 

Mardi 28 octobre 2008 à 16:31

 

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je suis montée dans mon lit et j'ai retrouvé les étoiles fluorescentes.
celles que j'avais collé, qui avaient des formes précises, des formes de lettres ou de têtes de bestioles.
je me souviens de mon agacement lorsque Caroline venait dormir,
elle les touchait sans cesse avant qu'on s'endorme, elle posait ses doigts dessus et je lui disait d'arrêter;
qu'elle allait finir par les décoller, mais elle recommençait.
et elles ne sont jamais tombées.
je dis ça car hier il y en a une qui s'est décollée, je pense que c'est à force de n'être plus touchée.
je vais descendre, je me suis mise sous la couette car j'avais froid, et je m'y suis endormie.
je vais attendre qu'ils arrêtent de crier et je vais descendre.
en attendant je les écoute, j'ai posé mon poing fermé au centre de mon livre pour ne pas perdre la page.
je ne regarde rien et je n'entends pas tout non plus.
quelquefois j'aimerais être deux, comme la semaine dernière,
avoir une main sur mon ventre tremblottant, une main chaleureuse



 

Lundi 27 octobre 2008 à 12:56


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Cette semaine, c'est le stage en imprimerie.
J'écris donc, assise sur une énorme imprimante offset.
Mais ne croyez pas que la scène est aussi sexy et lourde de sous-entendus
qu'une secrétaire assise sur une photocopieuse;
l'imprimante mesure au moins quatre mètres de long
et fait le boucan de quinze tondeuses à gazon,
et moi je suis là, sur un cale-pieds recouvert d'huile.
Je finis ma journée dans dix minutes, c'est la première.
Le lundi, qui aurait du me faire mal à la tête et pourtant non,
c'est peut-être que je ne suis pas si mal ici.
Il faut dire qu'il y a des adorables monsieurs qui travaillent en short,
des presque papis qui m'expliquent l'entreprise comme s'ils racontaient
une histoire à l'un de leurs petits enfants.
Je crois qu'ils raffolent de ce qu'ils font et de me voir appuyer
sur les bons boutons après leurs explications.
Moi aussi ça m'émerveille un peu, toutes ces minuscules lettres en métal,
qu'ils alignent à l'envers sur les plaques qui viennent ensuite se presser contre le papier.
 
 
Puis nous sommes mardi, j'ose m'asseoir sur un coin de table qui semble propre.
et je sors mes crayons, mes feuilles.
alors toutes les dix minutes je me retrouve entourée de monsieurs
qui s'étonnent que l'on puisse trouver de quoi dessiner, ici,
dans l'encre et la saleté, qui sont touchés que l'on s'intéresse à leurs gestes
jusqu'à les coucher sur le papier.
J'entends des "Dessine Gilles, c'est facile il n'a même pas de cheveux!"
Ils font des pauses.
C'est une journée de portes ouvertes, il y a des costards qui se baladent entre les machines.
des hommes qui me serrent la main, qui croient que je m'ennuie,
que ce n'est pas le genre de place que j'aime.
Pourtant ce sont eux qui ne sont pas si drôles.
Moi je reste avec les shorts qui ont les mains sales, et se fait des pique-nique sur les feuilles A2.
Moi je mets les mains dans les couleurs et quand j'ose m'aventurer du côté des toast au radis,
je reste muette.

C'est presque la fin, et demain, je ne sais pas comment leur dire au revoir.
C'est bête, mais j'ai peur de partir, de voir midi arriver lentement sur l'horloge qui nous surplombe.
et sentir mon ventre. qui réfléchit, au moment où j'aurai à enfiler mon manteau
et à dire "Bon".
Ils m'ont déjà demandé si je reviendrai.
J'ai dis que oui.
Ils m'ont dit que les stagiaires disaient tous ça.
Les stagiaires ils disent tous ça, ils laissent leur numéro sur un bout de scotch,
ils le collent sur le mur, et ils reviennent pas.
Alors j'ai dis que je reviendrai pour leur prendre du papier.
Ils m'en ont déjà tellement offert que j'en ai cassé ma pochette à dessins.
C'est vrai que les murs sont recouverts de morceaux de scotch,
ils sont tous différents, mais ils ne se décollent pas.
Ils restent là à attendre que l'on ne les appelle pas.
Je sais que je ne laisserai pas le mien.


Mercredi 22 octobre 2008 à 0:05





Elle n'écrira pas cette semaine. Sûrement ce week-end, mais sûr sûr qu'il n'y aura rien d'ici Samedi.
Jessica est partie bricoler avec l'amour. Avec Damien.
Elle est partie de Lyon pour l'embrasser pendant deux longues semaines. Parti pour rattraper un temps qui ne doit pas être perdue. Partie pour le regarder dans le fond des yeux et lui dire Ô combien elle l'aime. Partie pour pouvoir se réveiller tous les matins à ces cotés et se voir être heureux.
Jessica se consacre pleinement à cet amour qui dure depuis Imogen Heap quelque part à côté de la chambre de Kevin...









Hélène.






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