Mercredi 27 février 2008 à 23:55
kojihu c'est le mot qui fait galoper les doigts sur le clavier. testez
demain soir c'est Idaho et j'en connais un qui va copier des kojihu toute la soirée avec Lika.
demain soir c'est Idaho sur les fauteuils rouges du Ciel.
dans 24 heures je serais à moins de 24 mètres de ses chansons.
je pense que ce sera un peu bien, faudra que je profite pour plusieurs dans juste mon corps.
j'écris peu ici, ce n'est pas par manque d'envie, ça ne me lasse pas,
j'écris juste ailleurs en même temps et mon histoire d'ailleurs prends du temps.
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Dimanche 24 février 2008 à 23:59
" Ca me cloue là. Ce coup ci, Florence a fait fort. Je regarde autour de moi, je m'attends juste à une sorte de cataclysme, des assiettes qui volent et la nappe qui s'échoue sur le sol, les portes qui claquent, je m'attends à une réaction, un minimum. Maman est assise à la table du salon, elle tartine des petits toasts ronds de tarama tout rose, Florence à la cuisine, crie pour discuter. La nappe est en place.
La photo me suspend, par les pieds, me secoue même. Comme pour faire tomber des glaçons coincés dans ma gorge. J'ai l'intérieur du corps qui tombe en cascade, le ventre comme une orange pressée. Je les sens les petites fleurs, je la sens l'herbe grasse, elle est comme un gros tapis de magasin de meubles, celui du dessous de la pile, que personne n'a encore testé. C'est une herbe neuve qui est gorgée d'eau gorgée d'air frais, elle sent le mois d'octobre, c'est une naissance de nature, on n'a pas encore marché dessus. On pourrait s'allonger pour disparaître comme lorsque je glissais mes doigts jusqu'au centre de la terre. Je pourrais m'y allonger jusqu'à pousser pour de vrai j'en suis presque certaine."
" Il tripote le pot de crème à l'amande et finalement le pose sur la table de nuit. Il se laisse tomber tout entier sur le siège à côté du lit et laisse aussi tomber sa tête, en arrière sur le dossier, elle rebondi légèrement. Et il prononce seulement « Putain. ».
Il prononce au ralenti, stoïque, froid comme un objet oublié, une serviette tombée dans l'escalier, qu'on ne retrouve pas tout de suite. Et « putain » c'est toute la tristesse du monde qui m'envahit, qui me grimpe par les pieds, me démange le ventre. Je fais crisser les ressorts du lit et vient me coller à elle. Je m'allonge de côté, colle mes genoux derrière les siens. Je regarde Papa le visage fermé, comme une couleur trop terne. Je regarde Ingrid, elle a les yeux ouverts qui semblent regarder toutes les fines particules de l'air et rien en particulier. Elle ressemble à Maman quelquefois. "
" Les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur le deuxième étage, une infirmière entre avec des boîtes de médicaments et des tupperwares de compote dans les bras. Elle nous sourit, elle est grande, presque autant que Papa, et elle sent le thé. Elle sent le thé à la sauge, elle sent le potager, la Place aux Herbes pas loin des rues piétonnes, sur les bords de l'Isère, le marché du dimanche matin. J'aimerais que ce soit elle qui s'occupe de ma petite grande soeur.
Au troisième étage nous abandonnons le potager dans l'ascenseur, et avant que les portes ne se referment elle s'écrit « Au revoir! ». "
Vendredi 22 février 2008 à 23:15
papi dit que depuis qu'il a arrêté de fumer, il sent mieux les odeurs.
il dit que c'était juste avant Malte. Voilà mamie qui se lève de table
pour chercher l'année de Malte dans ses petits agendas où elle note tout,
même les pique-nique dans le jardin d'il y a dix ans, même les séances de cinéma.
Malte, c'était quand tu avais soixante ans.
alors le lendemain matin, Max qui se réveille après avoir rêvé de papa qui sent même
les odeurs de ciseaux après avoir arrêté de fumer
il y a autant de jours que ce qu'indique son compteur sur l'ordinateur.
papa qui renifle le dessus de son bureau en criant "Maxime tu as volé les ciseaux de Laurence
je les sens alors ne me mens pas!"
Moi, roulée de rire au réveil sur le lit de la chambre d'ami du bas,
la maison, mamie m'a dit que c'était peut-être la dernière fois.
ils espèrent bientôt des acheteurs, alors je suis montée, une heure avant le train,
pour dessiner la chambre de tout en haut, la chambre des enfants, celle sous les poutres
où il ne fallait jamais sauter par terre.
je l'ai dessiné très vite au stylo, assise sur la selle du vélo d'appartement.
les deux lits la télé la table et le vélux, le petit basard de Joy et Max, les livres à spirales.
Puis dans le train qui mène les gens à Grenoble, un appel aux personnes qui ont des connaissances
médicales, pour un gros problème au wagon bar.
sur le siège 37 Max dort, ça me fait rire cet appel, j'ai envie d'aller voir,
de me glisser au wagon bar, mais je n'y connais rien, je ne connais que les aspégics 1000
et les pansements pour ampoules. sur le coup, je me suis demandée si huma aurait osé :)
elle qui apprend des os toute la journée sur des dvd de professeurs parleurs.