Mardi 9 décembre 2008 à 16:44


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Lundi 8 décembre 2008 à 23:05


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J’ai la tête qui cogne, j’ai débranché la batterie de l’ordinateur pour que l’écran perdre sa luminosité,
la page de word est grise foncé.

Ce week-end était plaisant, plaisant,
c’est bien le terme à employer quand on se rend dans une maison qui sent autant la mer.

J’ai bien cru voir les vagues à travers les rideaux blancs.

Je suis une bonne petite. Je ne me suis jamais fais autant violence pour me tenir droite dans le canapé.

Et prononcer de beaux « Oui » à la place de mes « Ouais ».

Mais je suis une bonne petite, maman serait fière que sa petite soit bonne.

Ce matin bien sûr j’étais sans doute la seule sur nous trente à ne pas être au courant de l’absence de monsieur N.

J’ai passé deux heures devant mon chocolat du Moulin Joli, à écrire mon histoire ordinaire du lundi matin.

J’aime les histoires ordinaires qui débutent par « T’écrire, c’est un peu comme te parler, sauf que tu mets environ 48h à m’entendre. »



Vendredi 5 décembre 2008 à 23:27



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On dit souvent, que les histoires qui nous rendent plus fort, sont celles qui finissent par des pleurs.
Je ne sais pas si c'est vraiment le genre d'histoire qui m'a rendu plus forte. Je ne sais pas si c'est le genre d'histoire qui m'a rendu plus quelque chose.
Les pleurs oui d’accord moi qui ne croyais pas encore aux pleurs de l'amour, ce genre de chagrin.
J'y ai cru enfin, je me souviens de la rue pavée, on sortait du restaurant, on s'est mis à marcher un bout, pour trouver un petit bar je crois, ou visiter la vieille ville je ne sais plus, mais il faisait nuit, on ne se touchait déjà plus les mains.
Et ça m'est tombé dessus comme un pavé.
Il m'a posé une question et j'ai tourné la tête. J'avais honte, si honte.
J'essuyais mes larmes le plus vite possible de toute la surface de ma main.
J'étais si surprise, je voulais expliquer que c'était vraiment une première fois, que c'était vraiment pas moi.
On est rentré dans un bar, le premier. Je ne parlais plus. Je me concentrais sur mes yeux pour qu'ils cessent, j'avais si honte, si honte de montrer toute ma souffrance, de l'étaler ici devant lui, devant toutes ces personnes, un peu comme ces animaux, ces vaches sanguinolentes, aux corps ouverts, pendus à l'arrière des gros camions de bouchers, qu'on peut apercevoir pendant la livraison garés en double file.
Je me sentais comme ça, j'avais honte de montrer mon intérieur. J'ai pris la chaise qui donnait sur la fenêtre.
J'ai demandé les toilettes, et seule devant la glace j'ai voulu me forcer à pleurer les 80% de flotte que l'on contient mais rien ne sortait.
Je suis retournée m'asseoir, je sentais vraiment la vie me jouer des tours.
Je sentait le danger nous tomber dessus, il était tombé, quelques minutes auparavant, et j'accusais maladroitement.
C'était sur Lyon, il y a bien longtemps, mais c'est la seule fois en 18 ans que j'ai pleuré devant un garçon. C'est la seule fois en 18 ans que j'ai réussi à dire je t'aime plus fort que des mots, je ne pensais pas du tout, que j'aimais autant à cet instant là.
C'était une histoire interdite, entre les pays, une histoire que la distance rapprochait, on avait jamais vu ça.


La photo vient du spectacle de ce soir, "Un peu de tendresse bordel de merde", de Dave St-Pierre, qui dérange tant, et apaise à la fois.

Jeudi 4 décembre 2008 à 22:31



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J'ai fais brûler mes pommes de terre, une fumée blanche erre lentement dans l'appartement
je ne me sens pas capable d'ouvrir la fenêtre.
Ca sent le grillé, j'aimerai que le radiateur soit capable d'avaler l'odeur et la fumée,
il n'y a aucun autre objet actif en quelques sortes.
A part l'ordinateur, le radiateur et la télé.
Je vais dormir dans cette odeur et demain je sentirai le feux de cheminée.
Je pourrais mentir, y'a de l'idée.
Il faudrait que j'arrête de dire des bêtises.
Dans ma vie la chose qui a le plus bénéficié du hasard, est l'amour.
A moins que tout soit dû au hasard, ce qui n'est pas non plus impossible.
Demain, je peux compter les heures de cours sur les doigts d'une demi-main
et ça me donne envie de me coucher aussi tard que les autres jours,
ceux où l'emploi du temps est bien rempli, car on ne peut pas forcément faire pire.
Je vais faire de la couture.



Mardi 2 décembre 2008 à 22:38

 

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On ne se voyait que dormir. Je ne sais pas si l’on découvre les gens en les regardant dormir, mais nous n’avions pas d’autres méthodes. Je me couchais, puis il rentrait, est-ce qu’il posait les yeux sur moi ? Est-ce qu’il trouvait ça indiscret ? Il se couchait sur le second matelas, si proche de mon corps à moi. Et s’endormait. Lorsque je me réveillais, cinq heures avant lui je prenais toujours quelques minutes pour observer son visage éteint, comme s’il allait soudain s’éveiller et articuler un bonjour chaleureux. En rentrant, je m’endormais seule sachant si bien qu’il viendrait allonger son corps d’homme si proche sans même troubler mon sommeil. Nous jouions ainsi chaque nuit, avec nos emplois du temps, pour ne partager que du temps endormi. Je ne connaissais pas sa voix. Et je trouvais ça émouvant de ne connaître que le corps d’un inconnu, comme la chose première et minimale. Je ne sais pas vraiment si le fait de partager une chambre désuète nous rapprochait d’une certaine façon, ou au contraire, excluait toute perspective de relation.

 

Quand elle m’a dit « J’ai un enfant. » On était là toutes les deux, au milieu d’un rayon de vieux livres qui sentaient tous, le vieux livre, et elle m’a dit « J’ai un enfant. ». Là je me suis dis whaou, cette fille, cette fille n’est pas une fille, c’est même une femme. Je me suis dis, cette fille-femme a été un jour, dans sa vie, enceinte. Un jour elle a eu le ventre qui a assez grossit pour lui cacher les genoux et créer un trait sur sa peau à partir de son nombril. Cette femme a un jour posé sa main sur son corps, pour en sentir un second, de corps, plus en profondeur. Et tout à coup, elle est devenue plus grande que tous les rayonnages.

 


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