Vendredi 5 décembre 2008 à 23:27



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On dit souvent, que les histoires qui nous rendent plus fort, sont celles qui finissent par des pleurs.
Je ne sais pas si c'est vraiment le genre d'histoire qui m'a rendu plus forte. Je ne sais pas si c'est le genre d'histoire qui m'a rendu plus quelque chose.
Les pleurs oui d’accord moi qui ne croyais pas encore aux pleurs de l'amour, ce genre de chagrin.
J'y ai cru enfin, je me souviens de la rue pavée, on sortait du restaurant, on s'est mis à marcher un bout, pour trouver un petit bar je crois, ou visiter la vieille ville je ne sais plus, mais il faisait nuit, on ne se touchait déjà plus les mains.
Et ça m'est tombé dessus comme un pavé.
Il m'a posé une question et j'ai tourné la tête. J'avais honte, si honte.
J'essuyais mes larmes le plus vite possible de toute la surface de ma main.
J'étais si surprise, je voulais expliquer que c'était vraiment une première fois, que c'était vraiment pas moi.
On est rentré dans un bar, le premier. Je ne parlais plus. Je me concentrais sur mes yeux pour qu'ils cessent, j'avais si honte, si honte de montrer toute ma souffrance, de l'étaler ici devant lui, devant toutes ces personnes, un peu comme ces animaux, ces vaches sanguinolentes, aux corps ouverts, pendus à l'arrière des gros camions de bouchers, qu'on peut apercevoir pendant la livraison garés en double file.
Je me sentais comme ça, j'avais honte de montrer mon intérieur. J'ai pris la chaise qui donnait sur la fenêtre.
J'ai demandé les toilettes, et seule devant la glace j'ai voulu me forcer à pleurer les 80% de flotte que l'on contient mais rien ne sortait.
Je suis retournée m'asseoir, je sentais vraiment la vie me jouer des tours.
Je sentait le danger nous tomber dessus, il était tombé, quelques minutes auparavant, et j'accusais maladroitement.
C'était sur Lyon, il y a bien longtemps, mais c'est la seule fois en 18 ans que j'ai pleuré devant un garçon. C'est la seule fois en 18 ans que j'ai réussi à dire je t'aime plus fort que des mots, je ne pensais pas du tout, que j'aimais autant à cet instant là.
C'était une histoire interdite, entre les pays, une histoire que la distance rapprochait, on avait jamais vu ça.


La photo vient du spectacle de ce soir, "Un peu de tendresse bordel de merde", de Dave St-Pierre, qui dérange tant, et apaise à la fois.

Par les.autres.choses le Vendredi 5 décembre 2008 à 23:49
Il est très beau ce texte.Et il est surtout très violent, un flot d'émotion intense. :)
Par Marcow le Samedi 6 décembre 2008 à 0:06
Toutes souffrances dépassée, nous rend plus fort. Parfois il faut 5 minutes et d'autres 30 ans, parfois jamais on ne la dépasse.

Pour éviter ces pleurs ils auraient fallu ne jamais en connaître la cause. C'est donc une bonne chose, au final, à mon avis. ;)
Par Biwi le Samedi 6 décembre 2008 à 17:13
J'ai tout compris
Par Miroir.aux.Allumettes le Samedi 6 décembre 2008 à 21:11
Une seule fois, en dix-huit ans, c'est.
Oh tu as de la chance :)
Par acces.au.bonheur le Lundi 8 décembre 2008 à 11:04
Il y en a pour qui pleurer tout court ou pleurer devant les autres est courant. Y'en a d'autre, c'est rare voire jamais. Pour ma part, je penche aussi pour le rarement. Et parfois je me demande si ça ne vient pas de vieilles vieilles histoires de parents antre autres, juste pour dire "on est plus fort". Mais non. Et puis toute façon, c'est normal.
Par Biwi le Lundi 8 décembre 2008 à 18:10
Demain, ma mère doit passer je ne sais pas à quelle heure en début de soirée, donc dès qu'elle est partie je saute dans le tram et j'arrive.
 

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