Lundi 23 mars 2009 à 0:22



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Je rentre du cinéma mais je voudrais dire que je n'ai pas décollé.
Ce n'est pas le genre de choses que j'aime voir, il manquait beaucoup d'éléments.
Ce matin, je rentrais de chez Camille, du vieux Lyon, j'ai traversé le pont qui rejoint les Terreaux,
il faisait tellement soleil, sur les quais on vendait des livres anciens, et des gens faisait du vélo.
Moi je marchais un peu courbée par mon ventre douloureux, si j'avais été bien,
ce moment aurait été merveilleux.
Au téléphone, papa avait dit "Tu n'es pas là pour faire la fête, enfin si, un peu quand même."
Et j'étais contente qu'il arrive à dire cette fin, as a corrective, comme dans le texte d'anglais, as a corrective.
Savoir que je peux aussi avoir mal au ventre le dimanche matin et ne pas rater mes études.
J'ai marché jusqu'à rejoindre l'ombres des rues piétonnes, et j'ai vu cette femme arriver de loin, en face de moi.
Elle était grande, je la regardais car elle possédait ce que l'on appelle de l'allure.
Une grande quantité d'allure. Je voyais presque qu'elle, elle me regardait moi et plus l'on marchait
plus je comprenais qu'elle allait venir me parler.
Elle s'est approchée très proche de moi, je me disais, c'est un secret.
Elle a même chuchoté.
Elle a chuchoté "Vous auriez pas deux euros pour... manger?"
J'ai dis pas sur, et à la fois, pour moi aussi deux euros c'est un peu une montagne en ce moment,
mais j'ai ouvert mon porte-monnaie et je lui ai tendu la pièce, sans rien dire.
Elle m'a remercié et elle est repartie avec toute la grâce de sa maturité,
et j'avais l'impression d'avoir aidé une reine ou une princesse,
et je me disais où va le monde.



Samedi 21 mars 2009 à 15:14






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Les jambes de Marion au-dessus de ma tête, au début, les photos étaient inversées,
mais ça faisait résolument trop, femme sans corps.
Ou si c'est l'habitude, je viens d'entendre ça, cette phrase dans une chanson,
Ou si c'est l'habitude. J'sais plus si c'est l'habitude.
Et je me suis dis que je ne savais plus vraiment ça non plus.
Lorsque j'ai tellement de travail que j'ai peur de devoir écrire jusqu'à la fin de ma vie,
comme aujourd'hui. J'aime subitement faire la vaisselle, ou le ménage comme si c'étaient
les choses les plus décontractantes de la terre.
Donc tout est propre, mon bureau étincelle, je me suis retenue de ne pas essayer les assiettes
une par une au sopalin, mes vêtements sont pliés et ne font plus des piles, des boules disséminées.
ça m'a pris des heures. Maintenant je crois que je devrais regarder mes cahiers, ça fait des années
que j'ai du mal à faire ça, que je ne sais toujours pas la manière d'apprendre, si je dois répéter les choses
à voix haute, si j'ai le droit à un peu de musique ou si ça va tout ficher en l'air, si je dois recopier les lignes
sur les plafonds pour les intégrer inconsciemment pendant mon sommeil.
Il faut que je m'y mette car je sais qu'ensuite, je serai fière d'avoir travaillé.
Je crois sincèrement que dans ma vie, j'ai très rarement appris; je me rappelle précisément,
de deux ou trois fois, où j'avais appris. Pour de vrai, deux contrôles d'histoire, un au collège, et l'autre au lycée.
J'étais assise sur mon bureau et j'apprenais mes pages de cahiers et j'avais l'impression de m'amuser à jouer
le rôle d'un autre élève, d'adopter une technique vraiment inconnue.
Mais ensuite j'étais assez fière, pas pour la note qui n'était pas vraiment différentiable de celles de d'habitude,
mais plutôt fière de me dire que j'étais capable de me poster devant mes cours et d'apprendre méthodiquement,
d'explorer une nouvelle technique, qui me paraît à moi, un peu difficile à mettre en place.
J'y ai pensé lorsque j'ai parlé à cet homme qui aimait la vitesse et qui me disait que lorsqu'il roulait lentement,
lentement étant compris entre 130 et 150 km/h, il avait l'impression de perdre sa personnalité.
J'avais envie de rire, et je pensais à moi, car j'ai, je crois, cette même impression lorsque je dois apprendre des phrases.





Mardi 17 mars 2009 à 22:44



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Je voudrais dire que mon week-end parisien était aussi coloré et acide que ces images
de chez tata, que ce repas était une surprise, que je suis sortie en culotte de la salle de bain,
et qu'ils étaient dans le salon, que ce n'était pas le facteur qui avait sonné lorsque j'étais sous la douche
et que je ne m'étais rendu compte de rien.
La veille, j'avais marché dans les rues proches du centre Pompidou, book sous le bras,
mal de ventre dans le ventre, peur saisissante, je regardais tout ce qui m'entourait en tenter de ne pas réfléchir au fait
que mes travaux allaient être observés dans un lieu quelque peu important, pour moi.
J'ai passé la porte, c'était ça, comme ça. http://www.leg-agency.com/


http://sans-queue-ni-tige.cowblog.fr/images/blogleg.jpg




















Il m'avait fait promettre de demander d'où leur venait ce tapis d'homme écrasé.
J'ai réussis à dire bonjour, et je trouvais déjà ça bien.
J'étais entourée de biches empaillées, un peu comme une petite blague amère qui m'enchantait.
J'étais mieux, bien mieux avec mon petit gobelet d'eau, et dans la rue ensuite,
ensuite je suis sortie et je n'avais personne, physiquement, à qui raconter,
que mes conventions étaient restées là-haut, que je les avais remplies,
qu'ils avaient, sans doute, aimé, certaines choses, il faut croire, je ne sais pas vraiment,
le pourquoi du comment, mais je n'avais personne à qui pincer la peau, à qui embrasser la peau
et faire sortir toute cette bourrasque de mes membres.





Lundi 16 mars 2009 à 20:46



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Jeudi 12 mars 2009 à 19:39



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J'étais allée chez l'imprimeur, avec ma clé usb bien pleine, et il avait tout observé pendant que je lui expliquais
les dimensions, les fonds, le papier satiné, les marges. Il regardait mes choses numériques une à une.
Et j'étais tellement gênée car jamais personne n'avait jamais regardé ces travaux devant moi.
Je suis revenue aujourd'hui, j'ai donné mon petit papier un peu comme chez le cordonnier
et lui m'a donné la grande grande enveloppe en échange. Il l'a ouverte, il m'a présenté les tirages un par un.
Comme des nouveaux nés, et j'étais assez interloquée. De voir ces choses prendre forme, en vrai.
Je n'ai rien dis et finalement je n'ai pu me retenir de "C'est un très beau travail." pour parler du papier satiné,
de la qualité des impressions, de la découpe.
Il a répété ma phrase, parfaitement la même, en ajoutant "Et moi, je ne parle pas du mien, de travail."
et j'étais touchée subitement, vraiment loin, et je pense même que si je me suis faite draguer par le premier
garçon qui passait en sortant de l'imprimerie, c'est juste parce que j'avais réellement l'air heureuse.

image: je souriais à la porte de la cuisine, un seul pied chaussé,
avec la jupe nuage de marion en robe, et cette fouine qui prenait des photos


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