Dimanche 21 septembre 2008 à 17:42

Retour de la brocante des Capucins, dans le métro mes petits sacs s'entrechoquaient. 
Je faisais des bruits de vendeuse de lait.
Il me manque une fleur de clown à mettre dans mon vase vert,
le gentil vendeur a juré que quelqu'un m'en offrirait bien une, un jour.
Je crois que c'était pour que je l'achète, alors je l'ai pris, pour relever le pari.
Le nappe vient d'un autre pays mais je n'ai pas retenu le nom que la dame m'a cité.
Une île, où elle habitait.
Et sous la petite assiette peinte, il y a une signature et une date, à la peinture rouge.


Dimanche 21 septembre 2008 à 10:32

en entrant dans l'ascenseur, ce n'était déjà plus moi, et puis tout le reste du chemin jusqu'au petit casinon, non plus
je les sentais, me frôler les épaules, mais à peine, juste histoire de.
me frôler les épaules et voleter au-dessus bien sournoisement, mes cheveux.
mon caissier de tous les jours a passé mes articles plus lentement que qu'habitude.
quand j'étais petite et que je me coupais les cheveux, le premier jour d'école, je me cachais derrière les arbres de la cour de récré.
je n'ai plus franchement de cour ni d'arbres alors j'ai peur, pour demain.
pour le moment je bois du jus d'orange et j'ai deux trois petites choses à faire
puis je rejoindrais jess pour la brocante des capucins.

Jeudi 18 septembre 2008 à 20:52

je suis assez tranquille, le lit est là quand on veut, pour les petites fatigues,
la nourriture aussi. je ne sais pas comment qualifier ces changements, de décider de chaque heure,
de chaque moment, de ne dépendre de personne,
ça fait du bien et ça fait peur, on se demande jusqu'où, on a le droit d'aller même si on est tout seul.
J'aimerais qu'il soit là, j'aimerais le voir, grenoble n'est pas si loin et bien trop loin à la fois,
pour nos 18:06 de presque tous les soirs,
Grenoble est trop loin pour partager un repas de midi, pour s'évader le temps d'une récréation,
pour changer d'avis, au dernier moment, ou prévoir, un repas du soir, une salade aux pommes.
  

Mercredi 17 septembre 2008 à 7:36

Quelquefois j'ai ce petit réflet facheux, de ne rincer mon assiette que partiellement, et puis de chercher le lave-vaisselle, en vain.

Dimanche 14 septembre 2008 à 22:41

Il y avait ces filles. elles parlaient mal, tout le monde les regardait
parcequ'elles parlaient mal. C'étaient des collégiennes toutes jeunes
avec des mots moches qui sortaient de leurs bouches à l'infini.
Je rentrais du parc de la tête d'or, avec mon carnet A3 sur les genoux
on avait passé l'après-midi à dessiner les plantes tropicales dans les serres.
Et puis tout d'un coup, elles ont regardé mon carnet.
Je me suis demandé si elles allaient me dire des choses moches avec leurs mots de garçon,
et puis non, la première a demandé "T'es prof de dessin?"
Ca m'a fait rire, j'ai répondu "Pas prof, élève."
alors elle a ajouté "Donc tu veux devenir prof d'arts plastiques?"
je me suis dis qu'elle ne voyait sans doute l'art qu'au travers des élèves, et des professeurs
d'arts plastiques, que ça ne dépassait pas le collège, en fait.
Un peu plus tard elle m'expliquait qu'un jour elle avait dessiné une forêt et que le dessin
était tellement réussi que l'infirmière l'avait affiché dans son bureau.
Elle a fait juré à sa copine, qui a juré que c'était vrai.
Je répondais attentivement à leurs questions, elles regardaient mon carnet fermé avec attention.
et puis m'ont demandé de l'ouvrir. Il restait deux stations de métro, je leur ai montré quelques croquis.
Elles parlaient mieux, ne me faisaient plus peur, elles étaient curieuses.
j'expliquais calmement chaque chose et aussi
"Mais ça s'apprend pas de dessiner si?"
et puis les gens autour de nous ne les regardaient même plus comme quatre petites insulteuses.


 

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