Mardi 4 septembre 2007 à 22:21

Je suis éprise de jalousie. Moi ça m'aurait bien plu aussi la petite section de maternelle...
Pierre-Yves était en acteur avec sa barbe ses chaussures et sa chemise. Il a promis que samedi on irait me trouver un déguisement aussi. Lorsque j'ai vu tout ce monde je me suis dis que j'y étais. J'avais oublié le lycée. Ce que c'était de poser sa tête sur le bureau lorsque l'on en a marre. J'avais oublié tout ce monde.

Mardi 4 septembre 2007 à 11:03

Demain, la rentrée. Alors mes semaines retrouveront leurs sept jours et mes jours retrouveront leurs vingt-quatre heures. Il y aura un levé. Je ne pourrais plus me contenter d'ouvrir un oeil pour regarder l'heure et juger s'il est assez tard pour commencer la journée. C'est la sonnerie, la longue sonnerie qui viendra à bout de mes nuits. Toujours trop tôt. Qui viendra écourter mes rêves habitués à s'étendre jusqu'à l'heure du repas de midi. Ils seront tranchés comme des bûches, à 6 heures précises, pas une de plus, ni une de moins, de minute. Alors il faudra prendre le petit déjeuner d'école, qui n'est pas du tout le même que le petit déjeuner de vacances, dans le sens où je suis seule, et qu'il est pris 5 heures plus tôt. Puis le bus, le train, le tramway, l'air mouate du quai, les gravillons qui collent aux pieds, retrouver un lycée vide, sans plus personne, avec sa nouvelle vague de secondes encore tout tremblotants. Voilà que j'ai grandis. Un quatre septembre j'ai grandis. J'avais déjà remarqué quelques signes comme la carte bleue ou la conduite de la voiture, la confiance, aussi. On me tire la manche progressivement pour que je grandisse sans trop m'en rendre compte moi qui pensait que ça vous tombait dessus du jour au lendemain je suis déçue d'avoir eu peur pour presque rien. Et je ne sais toujours pas faire le café.

Lundi 3 septembre 2007 à 0:15

Dimanche 2 septembre 2007 à 2:09

Des vacances avec Caro aussi rapide que la vague de fin de journée, celle qui vient recouvrir les serviettes et puis.
Après 7 heures de voyage et la viennoiserie de Cannes je m'assois sur les grilles qui bordent les murs de verre de la gare de Valence. Dans 5 heures, je suis rentrée. Je suis seule et des gens s'approchent uniquement pour regarder au travers des vitres. Moi, petite chose à leurs pieds.
Je suis certaine que lorsque je vais me lever mon pantalon aura pris la forme du grillage et alors quand je marcherais dans la rue tout le monde saura que j'ai un jour poireauté à Valence.
Comme les gens qui ont de l'herbe collée sur le derrière après une sieste dans un parc, mais en moins bien.
Je ne dessine plus, cela me rend triste comme si j'avais perdu mon bras droit.
Car même quand je tente j'ai l'impression de me tromper de main. Mes doigts désobéissent et les traits sont chevrotants. Je me sens un peu vide. Vidée des vacances et de toute cette mer. J'ai aimé manger lorsque j'en avais envie pouvoir changer d'avis ne pas prévoir ne pas savoir. Il y avait Caro il y avait Yo il y avait Thibault et Rodolphe. Je me sens comme après une très belle journée. Au moment de se coucher, lorsque l'on se remémore tout depuis le réveil et que l'on réalise que c'est bel et bien finis. Et que demain tout sera différent.
C'est la fin des vacances, l'heure de réfléchir au grammage des feuilles simples. Il faut que j'achète un agendas, et un bras droit.
Puis il y eu la dernière semaine. C'était un peu comme avant dans le sens où le lac n'avait pas bougé mais c'était différent.
La maison, les placards, le jardin et les fleurs. Le chemin qui mène à la plage goudronnée. Tout était en place et pourtant je n'ai rien retrouvé. Ce n'était pas comme les étés précédents, moi là, je pensais au retour. Au dernier retour, celui qui mène à la maison.
Toute la semaine, j'ai attendu. J'ai cherché ce que j'avais aimé. J'ai cherché la plage d'avant, le jardin d'avant, la maison d'avant, et il n'y avait que les choses d'aujourd'hui. Il me semble pourtant que ce sont les mêmes. C'est peut-être moi qui suis différente.
Il y a eu le mariage et le baptême. Là il y avait du monde mais ensuite voilà le vide, l'ennui, l'envie de dormir, de ne plus quitter le lit pour que les draps étouffe le temps. J'ai changé. Ce n'est pas en bien ou en mal. C'est juste un changement. Comme lorsque l'on regarde un film que l'on a toujours adoré, et que subitement on ne trouve plus ce pourquoi on l'aimait tant. Alors on cherche, on se dit mais bon sang, on s'énerve même.  J'ai changé, voilà il y a sûrement tout un tas de nouvelles choses que j'aime à présent. Des choses aussi grandes que cette plage et ce jardin, cette maison. Je suis à la recherche de ce qui a pris leur place.

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