Vendredi 25 avril 2008 à 12:52

Jeudi 24 avril 2008 à 16:18

je peins des bouleaux.
des blancs un peu bleutés, je les peins sur la table du salon.
pas vraiment sur la table, sur la toile posée sur la table, elle est grande, pas loin d'un mètre.
j'ai du bleu sur les doigts sûrement sur les coudes et les joues aussi.
la maison est vide je sais que je peux m'étaler. ça a frappé tout à l'heure.
je me suis dis que de toutes façons, si j'avais été en train de dormir au fond du jardin
je n'aurais rien entendu. alors je ne suis pas allée ouvrir. puis le téléphone a sonné
un monsieur qui voulait papa.
chaque fois que je peins des arbres, je pense à la forêt, celle du matin, toute ratiboisée
oui elle n'existe plus, c'était celle à une seconde précise de la chanson
seaside des kooks, maintenant ils ont sortis un nouvel album, et ici des gens ont coupé toute la forêt.
il n'y a plus que des pieds d'arbres, mais tout s'arrête juste au-dessus des chevilles.
des beaux moignons de troncs, c'est vraiment nul, on ne voit même plus qu'ils étaient penchés.
tous de la même manière.
je me demande si avant de la couper, ils se sont dit que quand même, elle était belle cette forêt.
est-ce que ils se sont fait la réflexion rien qu'un instant.
peut-être qu'à force de peindre mes arbres, un jour tout aura repoussé sans que je n'ai senti le temps passer.

Jeudi 24 avril 2008 à 0:49

Pour aller au bus je passe devant chez Véro. Véro, c'est la nounou de Lou, maintenant, de moi, avant.
de moi déjà grande, j'y allais juste le midi.
Elle faisait toujours trop de choses bonnes à manger.
Max disait sans cesse qu'il pouvait pas tout avaler.
il y en avait vraiment beaucoup c'est vrai.
quand je revois cette maison je pense à la tâche. la tâche au plafond dans la chambre de son fils.
maintenant c'est un grand il traîne avec ses copains dans la rue.
elle venait de les repeindre, les plafonds. alors on avait paniqué.
J'avais dis c'est pas grave, sortis mes petits tubes de gouache d'arts plastiques.
j'avais repeins juste l'endroit de la tâche avec la gouache blanche totalement différente de la couleur du plafond. puis j'étais descendu du bureau et j'avais regardé mon oeuvre en l'air.
et j'avais trouvé ça effroyablement raté. j'étais honteuse d'avoir fais quelque chose d'aussi moche.
d'aussi décevant. cette impression je l'ai eu deux fois dans ma vie.
La première fois était bien avant, c'était avec papa qui m'avait demandé de découper bien droit des papiers importants.
J'avais pris mon petit ciseau, et j'avais tout raté. C'était pas droit, même pas penché.
c'était, ça faisait des boules de papier, le bord ne ressemblait plus à rien du tout.
pire que si je l'avais déchiré à la main.
J'avais tout découpé, tous les contours qu'il m'avait demandé et je lui avais apporté mon carnage final.
il l'avait pris dans ses mains, tous les papiers dans ses mains.
j'ai jamais été aussi honteuse, le pire, le pire c'est qu'il a tout regardé, et qu'il a dit
merci, c'est très bien comme ça.
avec un sourire, oui il avait bien du ajouter un sourire sans doute.
Moi je voulais seulement dire mais non mais non c'est affreux je jure que je peux faire mieux.
je savais qu'il savait que c'était affreux et il ne disait rien.
Pour aller au bus je passe devant chez Véro. Véro c'est la nounou de Lou maintenant.
aujourd'hui il fait beau, un soleil à mettre tous les enfants dehors.
alors Lou et tous ses potes de nounou étaient devant, juste devant, aux quatre bancs.
Je suis passée doucement mais elle m'a vu.
au début elle hésite toujours, puis elle regarde mieux et je vois ses yeux, ses yeux et son sourire,
à cet instant tout est magnifique vraiment.
elle cavale. cette impression d'un enfant qui court sur vous, c'est pour personne d'autre ces pas à toute allure, rien que pour vous, il va pas vous rater ni vous dépasser je veux dire.
Elle est venue s'effondrer dans mes bras la tête dans le cou avec sa voix toujours la même qui murmure jessica jessica. je savais bien qu'en restant comme ça le bus partirait sans moi.
elle a dit tu vas pas me prendre, tu vas retourner chez ton papa michel encore?


Mardi 22 avril 2008 à 15:42

Le type m'a croisé en plissant les yeux, il était sur son vélo,
et on s'est un peu marré en même temps parceque moi aussi je plissais les yeux hyper fort
à cause non pas du soleil mais de cette pâte blanche qui inonde le ciel.
et hier soir je ne dormais pas. j'essayais même plus de les fermer mes yeux.
J'étais étalée à plat sur mes draps pendant des heures je me disais seulement en boucle
dans ma tête il va falloir aller écrire ce que tu as en toi. le portable mort de batterie,
l'ordinateur éteint et les crayons bien trop loin. Je me disais seulement il n'y a pas de solution.
en même temps plus j'y réfléchissais moins je me voyais devant un écran ou le stylo à la main.
J'en ai conclu que quelquefois il faudrait posséder un autre moyen d'enregistrer silencieusement des mots.
je pense que les vacances sont simpas, qu'il faut en profiter pour boire un maximum de chocolats
et manger un maximum de petits chinois.
faire des choses drôles, perdre du temps et pouvoir en perdre autant le lendemain.
je me réveille en sursaut à 5h puis je fais réécrouler ma tête sur l'oreiller avec le mot vacances en énorme
dans ma tête, ça imprime mal.
je voudrais profiter de ces vacances pour passer beaucoup d'heures dans un même lieu.
On déciderait, un lieu, une heure de début, pas de fin. On pourrait s'assoir biensûr.
j'aurais mon carnet ma trousse, il y aurait des choses à voir, personne qui embête qui que ce soit.
ce genre de lieu où l'on ne se sent pas de trop, qui est, fait pour
fait pour rester autant de temps qu'on le désire avec des choses à voir, pas de vent de froid,
rien qu'un petit nid mouvant, deux trois choses qui se baladent autour, des couleurs quoi.


Dimanche 20 avril 2008 à 22:55

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