Samedi 11 juillet 2009 à 21:38

 
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aujourd'hui, ce fut Monet qui aiguilla mon pinceau.
ça faisait bien longtemps, que je n'avais pas peint réellement.
et puis cette nuit, à 11h du matin, ce qui correspond au milieu de notre sommeil,
je lui ai dis, qu'il aurait un cadeau lorsqu'il reviendrai dimanche.
il m'avait dit l'autre jour, qu'un truc de Monet le fascinait, avant de me le montrer sur le net.
alors lorsqu'il est parti, à 16h, j'ai couru jusqu'à monsieur bricolage,
qui n'est, finalement, et à mon grand bonheur, pas si pauvre que ça en matériel d'activité manuelle.
j'ai acheté la toile, quelques tubes de peinture, et deux pinceaux.
l'intégralité de mon propre matériel étant resté dans mon petit appartement de Lyon.
j'ai peint au soleil, sur la terrasse, en protégeant bien la table de salon de jardin,
comme maman aurait aimé me voir faire, si elle n'avait pas été en train de se
faire dorer la pilule en Espagne.
si tu vois ceci d'ici demain, fait au moins semblant d'être surpris :)
love



Samedi 11 juillet 2009 à 5:54

 
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Ceci est un article d’après le travail, je suis, comme chaque jour,
encore extrêmement réveillée, c’est sans doute l’attente des foups
pour le process devant le hbout6, avant le run et le shutter
sur la mendc05 suivi du job prep pour le move in,
qui me tiennent en éveil, pendant encore une bonne heure.
C’était pas si facile, finalement, d’apprendre tout ça, de retenir
l’emplacement et le mode d’emploi de tous les équipements,
de comprendre les enchaînements que les plaques de silicium
ont le droit, ou non de suivre.
Je reconnais les personnes avec qui je travaille grâce à leurs yeux,
mais surtout grâce à leurs sourcils, à la couleur et à la taille de leurs sourcils,
ce sont les seules choses que je distingue, sous la grande combinaison bleue
qui nous recouvre tous.
Je commence également à reconnaître les allures, les manières de se déplacer.
Je partage un casier avec une jeune femme que je n’ai jamais vu.
On se croise en ne se voyant jamais, en fait, c’est à peu près la seule chose
un tantinet poétique que j’ai pu détecter depuis mon arrivée.
Lorsque j’arrive à 20h30, le casier est vide.
Lorsque je repars à 5h06, la jeune femme est passée, et je peux observer
sa petite installation: son sac mis sur le cintre, les paquets de chewing-gum
sur l’étagère.
Ce matin à 5h06, lorsque je suis venue récupérer mon gilet, que j’avais précédemment
jeté en vrac, au fond du casier, je l’ai découvert gentiment installé sur le cintre.
J’avais envie d’avoir un post-it à lui coller sur la porte en métal, pour la remercier,
de son attention.
Je me suis dis finalement ici, les hommes ne ressemblent pas tous aux machines.

 

Jeudi 9 juillet 2009 à 5:28


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Mardi 7 juillet 2009 à 23:49


http://sans-queue-ni-tige.cowblog.fr/images/blog-copie-44.jpg

Lorsque nous sommes rentrés de notre second jour de formation,
j’ai ouvert la boîte aux lettres.
J’étais en premier, toute contente de recevoir les culottes topshop
en un si petit délai d’attente ; Hélène, tu devrais tenter.
Puis j’ai aperçu le papier de collissimo laissé par le facteur.
Nous avons alors roulé jusqu’à la poste.
Dans la voiture, je réfléchissais à mes dernières commandes, tentant de deviner
quel colis serait le plus propice à m’attendre ce mardi.
Nous en avons eu la certitude lorsque nous avons entendu le bruit du carton sur le sol,
la postière ne parvenait pas à le soulever.
C’étaient forcément, mes deux bestioles, trouvées sur ebay il y a quelques semaines.
Nous les avons ramenées jusqu’à la maison et déballées de leurs cartons et films plastiques.
Aucune oreille amoché, aucun sourcil, aucun poil.
Je n’en reviens d’ailleurs toujours pas de la qualité de nos petites biches voyageuses.
Il a eu l’idée d’accrocher nos trophées au beau milieu de la forêt,
nous nous sommes alors armés de clous et de marteau, et sommes partis à la recherche
de l’arbre parfait. Elles auront au moins eu, une dernière touche de liberté.
 

Lundi 6 juillet 2009 à 18:10


http://sans-queue-ni-tige.cowblog.fr/images/stblog-copie-1.jpg

On s’est levé à 6h45, pour entamer notre premier jour de formation,
J’avais mal au ventre, bien sûr, il a changé trois fois de tee-shirt blanc pour finalement opter pour le plus légèrement troué.
On s’est présenté pas loin d’une heure plus tard au poste de livraison pour la création des badges.
Ce petit badge qui ne devra dorénavant plus quitter la poche de mes pantalons, que je devrais faire biper chaque fois que je passerai la porte d’un bâtiment et qui permettra au chef de toujours savoir où me trouver.
Je crois que je préfèrerai ne pas avoir ce genre d’accessoire dans le futur vrai métier de ma vie.
L’usine est rien que plein d’énormes blocs gris qui enferment presque 4000 personnes qui font des choses.
Ils font des choses oui. Mais même après cette pleine journée je n’ai pas réellement compris, quoi, je crois.
Les immenses pelouses sont interdites comme dans tous ces endroits que je déteste où il ne faut pas abîmer ce que l’on a sous les pieds pour que cela reste beau à regarder.
On nous a expliqué beaucoup de choses, pour la plupart, très intéressantes, pour certaines, incompréhensibles.
Après les 4 premières heures de diaporama sur la belle vie de ST Microelectronics je me suis résolu à avaler le second café de ma vie.
Le premier ayant été ingurgité il y a plusieurs années chez madame Idir (qui me l’avait chaleureusement servi avant même que j’atteigne la terrasse), devant le regard bien amusé de Max, qui connaissait très bien mon dégoût ultime pour cette boisson d’adulte.
Mais là, je ne pouvais plus tenir, j’ai donc usé de la drogue la plus proche afin que mes paupières restent sages.
Demain sera la seconde journée de formation puis le réel travail débutera mercredi à 20h30.
On ne verra alors plus que nos yeux, même nos mains ou notre nez devront être totalement couverts pour éliminer le risque d'évasion de la moindre particule de poussière.
Nous aurons dans les mains des choses qui courteront plusieurs millions d’euros et je crois que nos nuits deviendront longues.

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