On s’est levé à 6h45, pour entamer notre premier jour de formation,
J’avais mal au ventre, bien sûr, il a changé trois fois de tee-shirt blanc pour finalement opter pour le plus légèrement troué.
On s’est présenté pas loin d’une heure plus tard au poste de livraison pour la création des badges.
Ce petit badge qui ne devra dorénavant plus quitter la poche de mes pantalons, que je devrais faire biper chaque fois que je passerai la porte d’un bâtiment et qui permettra au chef de toujours savoir où me trouver.
Je crois que je préfèrerai ne pas avoir ce genre d’accessoire dans le futur vrai métier de ma vie.
L’usine est rien que plein d’énormes blocs gris qui enferment presque 4000 personnes qui font des choses.
Ils font des choses oui. Mais même après cette pleine journée je n’ai pas réellement compris, quoi, je crois.
Les immenses pelouses sont interdites comme dans tous ces endroits que je déteste où il ne faut pas abîmer ce que l’on a sous les pieds pour que cela reste beau à regarder.
On nous a expliqué beaucoup de choses, pour la plupart, très intéressantes, pour certaines, incompréhensibles.
Après les 4 premières heures de diaporama sur la belle vie de ST Microelectronics je me suis résolu à avaler le second café de ma vie.
Le premier ayant été ingurgité il y a plusieurs années chez madame Idir (qui me l’avait chaleureusement servi avant même que j’atteigne la terrasse), devant le regard bien amusé de Max, qui connaissait très bien mon dégoût ultime pour cette boisson d’adulte.
Mais là, je ne pouvais plus tenir, j’ai donc usé de la drogue la plus proche afin que mes paupières restent sages.
Demain sera la seconde journée de formation puis le réel travail débutera mercredi à 20h30.
On ne verra alors plus que nos yeux, même nos mains ou notre nez devront être totalement couverts pour éliminer le risque d'évasion de la moindre particule de poussière.
Nous aurons dans les mains des choses qui courteront plusieurs millions d’euros et je crois que nos nuits deviendront longues.