Samedi 18 octobre 2008 à 12:57

Je déteste m'endormir dans le train et me réveiller toute décoiffée avec beaucoup de regards sur moi.
Tout à l'heure j'ai prononcé "mon éditeur..." au téléphone avec papa, la jeune fille à ma gauche a discrètement retiré son écouteur droit.
Il ne reste qu'un quart d'heure avant d'arriver sur Grenoble, et je suis tellement impatiente que je marche dans mon wagon.
Je me demande quelle est la chose qui fait passer plus vite le temps.
enfin apparemment, ce n'est pas Sébastien Tellier.
Papa va travailler dans la viande et je trouve ça bien.
Il y a dix minutes je me suis rendu compte qu'il faisait nuit, alors que j'avais imaginé nos retrouvailles aux soleil.
J'avais oublié l'heure à laquelle j'arriverai.
J'arrive dans 8 minutes je dois dire que j'en ai des frissons dans les genoux.
il faut dire que les trains sont les seuls endroits où l'on trouve encore la clim fin octobre.
enfin je ne sais pas exactement.
7 minutes, finalement je ne sais pas si c'est la clim ou
6 minutes, l'effet que ça me fait de le revoir. La femme va bientôt annoncer Grenoble, je l'attends au tournant, elle a intérêt
5 minutes, à bien le prononcer. Ira t-on au cinéma? Au restaurant? Dans les rayons du monoprix? Est-ce qu'il aura réussi
4 minutes, à se libérer du cabinet d'architecture pour être là à temps, sur le quai? Tiens, j'ai mal au ventre, c'est le train qui ralentit. Je n'aurai jamais songé à de l'avance.
3 minutes, ça fausse tout mon décompte. Il s'arrête.

Vendredi 17 octobre 2008 à 7:27



vendredi soir dernier, je me suis déguisée en hotesse de l'air pour aller au chinois,
Je pourrais me dire ça, pour me motiver à porter mes lunettes,
allez ce sera drôle, tu seras en hotesse Air France KLM
Mais du coup peut-être pas tous les jours...
Ce soir je prends le train pour retrouver tout ce qui m'appartient,
ou ne m'appartient pas.
tout ce qui est plus ou moins proche de moi tout en restant à une heure cinquante de train.
ça risque d'être seulement chouette, et bon.

Mercredi 15 octobre 2008 à 21:59

Ce soir, grâce à Zoé, j'ai économisé 150 euros.
en effet, on était là toutes les deux, à chanter ainsi font font font,
et tout à coup, bam.
les chaussures de ma vie derrière une vitrine.
alors biensûr je colle mon nez contre le verre et questionne Zoé,
j'observe attentivement, pour être certaine qu'elles me sont bien indispensables.
et lorsque je suis enfin bien sure que je ne pourrais continuer à vivre sans elles,
je songe à entrer.
et c'est ici que le dilemne intervient: les marches.
les quelques marches qui mènent à l'entrée du magasin et que je n'avais pas remarqué.
j'ai beau être la plus rodée des étudiante en matière de conduite de poussette,
je déteste les marches. je les ai observé, longuement, je les ai un peu insulté, tout de même,
et puis nous sommes reparties, avec le porte-monnaie plein.



Mercredi 15 octobre 2008 à 7:33

J'ai une couche de superglue qui me recouvre deux doigts
je ne sens plus rien et je suis étonnée que la souris tactile de mon clavier me reconnaisse.
c'est une des choses que je déteste le plus au monde,
d'avoir la peau qui a la texture d'une planche de bois.
Aujourd'hui j'ai décidé de mettre une robe que je n'avais pas mise depuis deux ans
et pour cause, elle était trouée à énormément d'endroits.
alors j'ai passé des heures et des heures de ma nuit à rafistoler le tissu,
et je m'en suis voulu (à mort) de m'être mis cette idée en tête.
Je crois que c'est un peu ça, les filles.


Lundi 13 octobre 2008 à 18:59

le train vient de partir, d'entamer son chemin de retour, et dans mon sac, une pomme de terre un peu spéciale.
j'ai aussi un petit sandwich dans son alu, et ça faisait bien longtemps que je n'avais pas grignoté de pique-nique tgv,
du temps où mamie m'en préparait, je crois.
ce fut un week-end chaud au coeur, de ces week-end qui ravivent les projets, qui donne envie de trouver ce dont on a envie, et de le réaliser.
ils m'ont fait chaud au coeur, à me demander mon nom sur ces petits livres, Agathe m'a touché,
Hélène aussi, avec ses mots de ni vu ni connu j't'embrouille,
et Joan, qui se prononce presque comme la couleur, Phil, Mr Ruffel, que je n'ai presque que regardé, Barbara, Mlle Gima, et Madame de K, 2 2, Wandrille à qui j'ai acheté une boucherie de Bastien Vives que je ne me lasse pas de feuilleter, et tellement d'autres personnes amusantes et agréables.
C'est une maison où l'on se sent bien, une colonie autour du feu, et puis quand on a rien à dire, on peut regarder.
Je crois bien que les bouquins, c'est une partie de moi, je suis tombée amoureuse de ceux des autres,
et un livre, c'est un peu comme un corps qu'on aime.
J'ai pris beaucoup d'aspégics dans les bouteilles d'oasis de la salle de repos,
j'avais la tête en noeuds de marin.
Avec Alex, on a partagé de la nourriture d'un pays très éloigné et puis des mini-macarons de bien plus près.
Avec Valou, c'était le vent de la moto que je crois apprécier autant que la petite Zoé lorsque je souffle sur son visage et qu'elle s'écrie "encore."


    

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