Dimanche 9 mars 2008 à 10:39

C'était vendredi matin. avec mon téléphone, dans la rue,
malade en route pour le bus de la place Victor Hugo.
Je suis passée et j'ai levé les yeux, personne d'autre ne
le faisait, les gens ont remarqué au moment où ils m'ont
vu prendre en photo l'en l'air. Je ne sais pas pourquoi
ses chaussures étaient là, mais à mon avis à un moment
pendant la nuit, des centaines de chaussures colorées
attachées par paire sont tombées du ciel en même temps,
alors celles qui ont atterri par terre ont été récupérées par
des passants, et celles-ci sont restées coincées sur le fil
électrique. et paf ça a fait ça.

Samedi 8 mars 2008 à 13:42

Vendredi 7 mars 2008 à 20:10

MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMMUNICATION
Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad)
31 rue d'Ulm
75240 Paris cedex 05


 Epreuve d'admissibilité du concours d'entrée 2008 en 1ère année
(ouvert aux seuls candidats inscrits administrativement au concours 2008)

7 mars 2008

SUJET:

A partir d'un article qui vous intéresse dans un journal quotidien français de votre choix en date du 6, 7 ou 8 Mars 2008 (pour les résidents à l'étranger la date de parution peut être antérieure), vous imaginerez, concevrez et proposerez un projet d'espace, d'image, d'objet en utilisant plusieurs modes de représentation, par exemple : dessins, photographies, photos de maquette, esquisses, perspectives, croquis, textes, documents divers (cette liste est non obligatoire et non exhaustive).

L'article choisi doit être inclus dans le dossier du projet.

RENDU :
Le dossier de présentation de votre projet traité format A3 (29,7 x 42 cm) n'excèdera pas 10 feuilles numérotées (1/10 à 10/10).
Au dos de chacune figurera votre nom patronymique complet.

Mercredi 5 mars 2008 à 22:07

Moi

j'étais à la fenêtre, avec le soleil sur les tuiles.
elle était juste derrière, avec Maud en face, les écouteurs sur les oreilles, à la place 20 de la bibliothèque,
la place réservée aux personnes qui possèdent un ordinateur portable.
elle s'y met toujours. toujours là, chaque fois que je sors de l'ascenseur,
au sixième étage de la biliothèque, toujours en face, puis les portes vitrées que l'on doit retenir
pour pas que ça claque, tout est écrit, indiqué, ne doit pas claquer.
Puis j'entre. Je dois faire doucement, chaque fois j'aimerais arriver sans qu'elle me voit jusqu'à derrière sa chaise.
et chaque fois elle se retourne au dernier moment et dit "Je le sais quand c'est toi."
et son sourire. elle se lève toujours et ensuite elle regarde ce que je porte ensuite je regarde les photos.
les photos de son ordinateur que j'ai déjà vu des cinquantaines de fois chacune.
mais c'est comme ça, le fréro l'amoureux la famille les tantes les oncles et les inconnus
tout y passe, pourvu qu'elle ne travaille pas. et entre chaque image "Faut que je travaille."
Alors je me lève regagne la fenêtre, il fait soleil sur les toits, et d'ici on ne sent pas le vent.
Il est terrible aujourd'hui. du froid qui congèle et qui glace les pores. pas un par un.
tous à la fois. d'un coup avant même que mon premier pied touche le par terre.
Alors j'ai dessiné, elle a remis son casque et j'ai montré mon dos à la salle entière
j'ai tenu droit le carnet à croquis à hauteur de mon ventre, callé contre le rebord de la baie vitrée.
j'aimais être là. normalement c'est un bisou et qui s'en va. je la laisse à ses os et ses muscles polycopiés. là je la sentais proche.
Quand j'ai eu finis elle a dit "Je peux? Maintenant ou après?"
j'ai hésité et j'ai ouvert le carnet sous ses yeux et elle a rearrêté de travailler. 


Mes cauchemars de 3h, mon détestable milieu de nuit
"Quand on meurt, on sent toutes les molécules une par une, qui s'en vont. et on les voit aussi, elles sont vertes, elles prennent la couleur de l'eau dans laquelle elles viennent s'échouer. et le pire, le pire c'est que l'on a l'impression qu'il n'y a que maintenant que tout est possible. que c'est seulement une fois que toutes ces micro-molécules se sont séparées que l'on ressent une totale liberté. on voit alors tout ce qui nous est permis de faire, tout ce que l'on est capable de faire. des choses que l'on avait même pas imaginé."
Ca, c'était le discours de Régis De Sa Moreira.
Il se présentait comme étant l'auteur de "Zéro Tués", rien de plus, et comme auteur, ça peut-être pour un homme, ou une femme, au fond, je ne savais pas vraiment. alors tout le long du discours, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une femme. c'est absurde, car en y réfléchissant, je sais bien que l'auteur de Zéro Tués est un homme, et que Régis est un prénom de garçon.
Elle expliquait qu'elle était morte au milieu de la mer, apres avoir nagé jusqu'à épuisement. et qu'il n'y avait rien de comparable, rien de plus merveilleux que ce suicide par éparpillage.
J'avais donc pris la décision de trouver une plage, un rivage, de nager jusqu'à ce que mort s'en suive. puis chaque mètre, chaque kilomètre supplémentaire je me demandais quand est-ce que la mort viendrait enfin me soulager de cet effort.
J'ai traversé la Manche à 3h du matin et à 3h45 j'ai atterris au creux des draps, toutes mes molécules étaient bien en place.

Mardi 4 mars 2008 à 21:12

Dans les Poupées Russes, le moment préféré, c'est celui, ce sont les quelques secondes où elle serre fort le bas de sa robe. Pas celui d'après, pas celui qui suit où leurs mains s'entremêlent, non non, seulement son geste, le geste de la fille, je crois qu'ils sont devant un passage piétons, et qu'il fait beau, il y a juste ce qu'il faut de vent. La caméra descend au niveau de leurs mains, le type dit quelque chose comme « Et il arriva ce qu'il arriva. » et la fille attrape le bas de sa robe verte qu'elle porte au-dessus d'un pantalon, elle la cherche un peu puis l'attrape et la serre dans sa main gauche. C'est ma seconde préférée. Ca ne doit pas bien durer plus de trois. J'ai les deux yeux qui brûlent comme ma langue après cinquante ananas. Il faut que je retrouve la Petite Marchande de Proses, je pense que là dedans, il doit y en avoir, des passages à noter dans mon cahier des passages préférés de livres. A l'époque je ne l'avais pas encore débuté, je vais donc le relire, à la chasse aux mots beaux.
Comme ceux de Zéros Tués:
« - Si tu veux, je peux te faire une liste de trucs marrants et de trucs pas marrants…
- C'est ça (…) les filles quand elles commencent à s'endormir et qu'elles disent n'importe quoi… »

Ceux de A l'abri de rien :
 « Papa disait toujours que j'étais un ciel de mer du Nord. »
Ou ceux de tellement d'autres que je ne pourrais jamais tout recopier.

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