et ce matin, incroyable bonne humeur.
je ne sais pas tout à fait ce à qui c'est du. et ma douche en dix secondes.
je me réveille d'abord, avant la douche, bien dix minutes avant le réveil.
j'ai tellement peur qu'il ne sonne pas que je me réveille dix minutes avant histoire de le surveiller de près.
et du coup, il sonne toujours.
puis la douche en quatorze minutes me dit le four de la cuisine lorsque j'arrive pour déjeuner.
quatorze minutes au lieu de trente et une habituellement si ça c'est pas signe de bonne humeur.
pourtant nous sommes mercredi. mercredi de mathématiques mercredi de physique.
le mercredi on le laisse couler jusqu'au soir un jour on a décidé de ne plus être acteur du mercredi et alors on a arrêté d'avoir mal à la tête le soir. l'une comme l'autre.
j'y pense mais la bonne humeur c'est peut-être les images d'hier soir
je ne sais pas si l'inconscient peut aller si loin.
parceque bon c'était quand même quand même fichtrement écarquillant des yeux hier soir.
je sais pas si vous avez vu Babel, parceque ça n'avait rien à voir
mais c'était aussi beau. mais rien à voir.
les images les couleurs les plans les lieu les filles, tout.
un peu comme quand on feuillette une pile de vieilles-photos-belles-couleurs
sauf que là elles sont mises bout à bout et que ça dure une heure trente cinq.
Mercredi 9 janvier 2008 à 6:38
Mardi 8 janvier 2008 à 23:12
Dimanche 6 janvier 2008 à 23:44
Une pincée ça sert à rien il a dit, une pincée de sel dans tout un saladier de pâte à crêpes.
Dans la pâte je sais pas peut-être que oui que ça sert à rien.
Je suis presque sûre de l'avoir souvent oublié la pincée.
Mais dans la vie je pense que ça sert la pincée de sel.
Dans toute la vie je crois qu'un petit rien qui se noie presque absorbé par
par quoi par le quotidien
si y'a pas le petit rien, le petit sel, le petit beurre qu'on fait fondre avant de l'incorporer
si on met même pas ça alors on est pire que foutu
bah oui, on devient pire que fade et tout tiède à l'intérieur à l'extérieur partout
pire que tiède, comme un pitch qu'on mangerait sans le faire réchauffer
une banane écrasée sans sucre.
Si on oublie la pincée alors on devient comme les avocats pas assez mûrs,
tout fade et tout malade.
Vendredi 4 janvier 2008 à 22:03
Je me souviens de notre arrivée, je me souviens des phares de la voiture. Je me souviens de ça, et rien d'autre avant, seulement des phares, de moi devant la voiture qui regarde le ciel. C'est rempli de neige, de la neige en rafale qui dégouline doucement, tout doucement, comme si on me saupoudrait avec amour. Je suis là debout les pieds dans cette bouillie blanche. Nous sommes garés dans la rue il y a un mètre de neige dans le jardin nous empêchant d'y entrer la voiture. La rue doit être salée. Il fait plus que nuit au-dessus de ma tête, c'est pire qu'un bol d'encre de Chine avec des petits morceaux de poudre de coco dedans. Je tourne la tête et derrière le portail j'aperçois le jardin, je n'ai jamais rien vu de tel, de la neige jusqu'à la moitié de la porte. Je n'ai jamais vu cet endroit et j'ai soudain peur de devoir traverser cette étendue profonde et inconnue. J'ai 6 ans et je sais que j'en aurais sans doute jusqu'au nombril. Mais avant tout, cette étrange impression de découvrir ce lieu pour la toute première fois et de ne pas en voir le sol. Et s'il y a un trou ? Et si je m'enfonce pour un pas de trop sur la droite ou sur la gauche, si je m'enfonce dans quelque chose la neige ne pourra rien pour moi, elle ne me retiendra pas, au contraire, elle m'engloutira comme un monstre affamé. Je ne me souviens de rien d'autre concernant notre arrivée, je ne me souviens pas du voyage, ni de l'entrée dans le hall de la maison, seulement de moi devant le capot la tête en direction du ciel à regarder les flocons s'agiter à la lumière des phares. Peut-être ai-je attendu la fonte, peut-être ai-je attendu de pouvoir constater que non, il n'y a pas de trou ni de fossé, ni de piège de jungle dans ce jardin. Je me souviens de cette peur.