Ce matin il a plu. Je suis partie sans parapluie. Les cheveux dans la flotte. L'autre personne quelque part s'abritait sans doute sous le mien. Les furtives gouttelettes ont vite abandonné la conquête de ma tignasse pour se concentrer sur le glissage du trottoir. Switch. Swoutch. Du patinage bétonné. Il fait nuit je patauge. Je cherche du regard les premiers témoignages du soleil qui peine à s'éveiller. La rue est vide. Il fait plutôt doux. J'ai de l'eau sur le nez sur les joues sur le front. J'ai oublié les fleurs qui auraient dû orner ma robe. Elles sont restées étalées sur le dossier de la chaise de bureau. La robe est grise. Elle va sans doute avec le temps. J'aimerais trouver un garçon qui écrit à la terrasse d'un café, m'approcher, poser ma main sur son épaule peut-être, et lui demander « Qu'est ce que vous écrivez ? ». Mais voilà, il fait moche et ce n'est pas la saison des terrasses. Il va me falloir attendre encore quelques mois. Mes collants tentent à se transformer en combinaison de plongée. J'ai de l'eau jusqu'à l'os. Je me fais attaquer par une armée de flaques glaciales titillées par des roues de voiture bien trop rapides et mal intentionnées. Je marche. Trébuche un peu, quelquefois. Le tramway est bondé. J'enquille droit sur un micro-espace entre deux fillettes à cartable. Si je pressais leurs cheveux je pourrais approvisionner la moitié de l'Afrique en eau pendant quinze jours. On devrait presser tous les cheveux des fillettes à sept heures trente du matin le huit janvier deux mille sept ce qui sauverait la moitié de la planète.
Lundi 8 janvier 2007 à 23:00
ce matin j'ai perdu mon parapluie.
pluie je sors.
bustraintramway.
j'arrive au lycée. plus de parapluie.
je l'ai égarré au coin d'une rue. j'aime à penser qu'une autre personne s'est abritée au creux de ses baleines.
lorsque le sommeil ne vient pas il me prend l'envie de photographier mon plafond. une constellation.
j'ai rêvé de cache-cache dans une gare.
Jess tu imagines que dans la classe on est tous sorti d'une femme? ah ouaiii.
Joël tu imagines que dans la classe on est tous sorti d'une femme? ah. c'est nul ton truc. on s'en fout.
je serais en fleurs demain. car les fleurs me mettent de bonne humeur. ce doit être ça. j'ai retrouvé le lycée. c'est la rentrée mais rien n'a changé. même froid dans le hall.
Il se fait tard. un de ses quatre je vous ponds un article consistant.
Dimanche 7 janvier 2007 à 22:54
demain matin tout recommence. bus. train. tramway. j'entends déjà la sonnerie du réveil. m'extirpant d'un sommeil de plomb. tendre la main vers l'interrupteur. j'ai des étoiles. sur mon plafond. une plus grosse que toutes les autres. une crêpe m'attend dans le frigo. la douche froide puis chaude. la serviette trop rèche. faire attention dans l'escalier et prendre l'écharpe au vol. une série de comptage de moutons m'attend ce soir. je ne suis pas fatiguée. le fou tourbillon de la vie.
Dimanche 7 janvier 2007 à 14:04
Je suis blog de l'année. et la dernière à m'en rendre compte. n'empêche que j'suis trop WHAN contente.
J'arrive dans la cuisine avec mon irrésistible envie de crier "papa j'suis blog de l'année!!" mais non. donc je chante un truc en anglais et il se met lui aussi à chanter. on chante en coeur un grand n'importe quoi et c'est bon.
Dimanche 7 janvier 2007 à 3:23
cette étude de cas me sort par les trous de nez. je vais me coucher. j'ai la tête qui me gratte et des fourmis dans les pieds. je me suis assise comme une indienne sur la moquette. j'ai bien envie d'un bain mais je baiiiiille. wha.