Jeudi 12 mars 2009 à 19:39
J'étais allée chez l'imprimeur, avec ma clé usb bien pleine, et il avait tout observé pendant que je lui expliquais
les dimensions, les fonds, le papier satiné, les marges. Il regardait mes choses numériques une à une.
Et j'étais tellement gênée car jamais personne n'avait jamais regardé ces travaux devant moi.
Je suis revenue aujourd'hui, j'ai donné mon petit papier un peu comme chez le cordonnier
et lui m'a donné la grande grande enveloppe en échange. Il l'a ouverte, il m'a présenté les tirages un par un.
Comme des nouveaux nés, et j'étais assez interloquée. De voir ces choses prendre forme, en vrai.
Je n'ai rien dis et finalement je n'ai pu me retenir de "C'est un très beau travail." pour parler du papier satiné,
de la qualité des impressions, de la découpe.
Il a répété ma phrase, parfaitement la même, en ajoutant "Et moi, je ne parle pas du mien, de travail."
et j'étais touchée subitement, vraiment loin, et je pense même que si je me suis faite draguer par le premier
garçon qui passait en sortant de l'imprimerie, c'est juste parce que j'avais réellement l'air heureuse.
image: je souriais à la porte de la cuisine, un seul pied chaussé,
avec la jupe nuage de marion en robe, et cette fouine qui prenait des photos
Mercredi 11 mars 2009 à 21:00
Petite Joy par les mains de tata Valérie Archeno, avec l'attirail vestimentaire de mamie
et une astucieuse perruque.
http://www.valerie-archeno.com/
Mardi 10 mars 2009 à 22:41
Je me souviens, j'avais cherché des lacets dans trois merceries, j'avais deux jours pour faire ma petite couture
et je ne trouvais pas. Je suis finalement entrée dans ce magasin aux vêtements moins chers que partout, où la vitrine
semble provenir des années 1990, lorsque je n'aimais pas beaucoup les habits de maman.
La vendeuse m'avait conseillée le premier étage du magasin et j'avais trouvé une paire de lacets à un euro
entre plein de paires de grosses baskets le genre de chaussures
qui détruisent tout le potentiel d'un homme en un seul coup d'oeil.
Plus tard j'avais cousu mes mots d'amour en référence à cette chanson sweet sensation revue par breakbot,
mais ce que j'aime le plus c'est cette impression de matin naissant que me donne cette image.
J'imagine le soleil qui tombe sur mon canapé et je ne vois pas comment ça aurait pu être un autre jour qu'un dimanche.
Lundi 9 mars 2009 à 22:26
J'ai des millions de choses entre les doigts, sous les yeux, j'ai repris cette fâcheuse habitude des aspégics 1000.
J'avance avec bonheur, je n'ai pas le temps d'avoir mal au ventre entre les coups de téléphone, tant ils sont importants.
Il faut éviter de beaucoup réfléchir, je n'ai pas beaucoup de temps, c'est une sorte d'instinct,
qui rend heureux, et qui pousse à prouver de quoi on est capable, de se défendre, finalement. Ce n'est pas vraiment moi.
Mais demain j'aurai ce coup de fil de Gallimard Jeunesse.
Et voilà que jeudi dernier il me montre ceci http://www.leg-agency.com/, que je retiens, assez intriguée,
pour la quasi magie ambiante de la chose, du lieu, des affiches.
Et deux trois mails book&cv plus tard me voilà conviée dès vendredi après-midi à venir observer de mes propres yeux
leur tapis en homme écrasé et autres animaux empaillés, pour montrer mes travaux et parler de stage.
Ce qui est vraiment une sorte de folie pure pour moi fillette qui frappe aux portes en rougissant.
J'en ai légèrement mal au ventre, j'aime quand la vie prend ce genre de tournant, que l'on ne contrôle pas tout,
que je ne contrôle pas tout, qu'on m'offre des chances auxquelles je ne croyais pas une seconde,
j'aime quand la vie me force à entrer dans ses eaux glaciales et inconnues.
J'ai super peur en vrai et en immense plus grand que mon corps tout entier.
Vendredi 6 mars 2009 à 23:43
J'ai cette impression que le week-end finit ce soir.
Les portes ouvertes de l'école m'ont apporté ce temps dont j'avais besoin.
Je ne suis pas fatiguée, j'ai les jambes sous la couette, dans le canapé,
j'ai l'impression que la nuit sera infinie, je suis apaisée, j'ai construit des choses.
Lorsque j'irai me coucher, j'écrirai une lettre et enfin je dormirai jusqu'à demain.
Je posterai l'enveloppe au moment d'aller à la gare, juste à droite des escalators,
dans la boîte aux lettres qui fait faire un détour mi-long mi-court qui force toujours à hésiter.