C'est les vacances. Les vraies avec aucune perspective.
Je prends le temps de prendre le temps que je ne prends pas habituellement.
Faire des choses avec de la colle et du papier.
M'appliquer à essayer de rendre ça beau.
Sans être encourager par le désir d'avoir une bonne note
ou de rendre mon travail à temps.
Je m'applique pour moi avant de refermer mon carnet.
Pour ce moment où l'on le rouvre le soir pour regarder encore une fois la chose faite dans l'après-midi.
Je prends le temps d'écrire, aussi.
Un peu plus que d'ordinaire. Je range le tout dans des petits fichiers.
Je relis des anciennetés, me dis qu'est ce que c'est loin.
Mardi 7 août 2007 à 21:40
Dimanche 5 août 2007 à 20:25
Je l'ai trouvé. Ca m'a pris deux longues heures. Mais je l'ai trouvé.
J'ai pris une petite bouteille d'eau et un vélo.
J'ai ensuite véloyé. Sous le soleil qui fait transpirer.
J'ai souvent changé de trottoir préférant l'ombre des arbres
les arbres étaient toujours sur l'autre trottoir, celui de l'autre côté.
Puis j'ai quitté la route. Enfin c'est la route qui a finit.
Je me repérais aux rails de la ligne de chemin de fer.
J'ai traversé un cours d'eau, planté mon pied dans le fond
sans savoir où poser l'autre. Puis il y eut le champ.
Le champ d'herbes et puis finalement c'était de l'ortie.
Ca font mal et ça brûle sans s'arrêter.
Et les ronces, juste après. Du sang entre les doigts de pieds
et des épines un peu partout.
Puis les fils barbelés, il a fallu ramper par dessous.
Les chevaux juste derrière, la course.
Il a aussi fallu escalader l'arbre couché sur le sol.
Et traverser le champ de maïs en mettant ses mains devant sa figure.
Pour éviter de se faire fouetter. Et enfin courir.
Et je l'ai vu. Au loin juste après le ravin.
Elle était là, fière et élancée.
Presque abstraite.
Samedi 4 août 2007 à 16:10
Je me dis aussi qu'il faudrait que j'aille voir ma forêt pour de vrai et ne plus me contenter de passer devant à toute vitesse dans mon train du matin, le visage collé contre la vitre. Le jour où je la trouverais je me construirais une cabane et je prendrais une photo suffisamment grande pour pouvoir tapisser les murs de ma chambre. Et je vous la montrerais, aussi. Je prévois d'enfourcher mon vélo et de pédaler. Je partirais à l'aube, et j'aurais un petit sac à dos avec de quoi boire et manger
La minute qui a suivit mon réveil de ce matin s'étire depuis le début de la journée. Je sens les pores de ma peau encore fermés, mon visage qui se refuse à quitter ce masque de sommeil, celui que l'on a au réveil, sous la couette, dans le canapé du salon de chez Arnaud.
Nous allons retourner là où les enfants courent dans les rues. Les rues en pente. Celles qui font peur aux parents à force de les voir prendre tant de vitesse. J'aimerais écrire labas faire naître des choses.
Photo de tata: http://valerie-archeno.com
Vendredi 3 août 2007 à 10:37
J'ai retrouvé les mots au fond de mon estomac pour taper du bout des doigts, et ce durant des heures, ce que mon cerveau me criait depuis quelques temps.
J'ai été chercher Pierre-Yves à la gare routière. Après un Bouh dans le cou et un mouvement de peur de sa part nous avons regagné un petit café pour une formule pain-au-chocolat-chocolat-chaud.
J'ai eu droit à un paquet carré recouvert un papier bleu et enrubanné de ruban gris. Avec l'interdiction de l'ouvrir avant d'être rentrer à la maison et d'avoir bien refermé toutes les fenêtres afin que l'intérieur ne s'envole pas.
Puis nous avons marché, regardé l'eau du haut des quais. J'avais mal aux épaules sous le poids du sac aux livres que j'étais chargée de porter. Nous n'avions que quelques heures avant son nouveau départ.
Douze ans d'absence, trois heures de ballade, et douze ans d'absence.
A la rentrée il aura encore changé. Lorsque je ne l'ai plus vu au loin, lorsqu'il marchait vers le cours, je suis reparti, et comme si j'allais tenir, je me suis arrêtée au premier petit rebord bétonné de la première fontaine pour ouvrir le paquet au beau papier, le plus précautionneusement possible.
C'était comme un petit coin de paradis là-dedans.