Dimanche 30 novembre 2008 à 16:36


C'était rien, c'était pas venir me sauver de la noyade ou risquer sa vie pour la mienne,
c'était seulement me prendre le bras pendu dans le lavabo, me demander si ça va, sans attendre de réponse,
m'asseoir sur le sol et me mouiller le visage. Délicatement, puis le front, les cheveux. 
Pendant combien de minutes, je ne sais pas. 
Je sentais sa main qui me passait de l'eau sur un morceau de papier toilette, et ses cris qui ordonnaient
de l'eau, un verre, des secours, des couleurs, je me souviens qu'elle parlait de couleurs, que je n'en avais plus.
Je sentais ses gestes et je me disais que l'inconnu est magique.
Elles étaient plein, quand j'ouvrais les yeux, je voyais leurs jambes, leurs jeans agglutinés contre le mur en carrelage.
Et elle, pas vraiment jeune, à genoux avec ses cheveux roux. Je n'ai aucune idée de son visage.
Mais uniquement cette envie de lui demander pourquoi tant d'aide, d'attention,
de minutes dans ces toilettes à me caresser le front, en attendant les gens en blanc, en attendant la maman.
Ah! Voilà la maman!
Je n'osais même pas dire merci tant je ne parvenais déjà pas à répondre à leurs questions trop précises.
Qu'est ce que je ressens? Une envie de pleurer. 
Pourquoi? Pour la peur. La peur de quoi? De ne pas parvenir aux toilettes, de m'écrouler juste à côté d'un banc en plastique
au milieu de l'une de leurs fausses reconstitutions de mini-parc. 
En courant je m'étais dis ça, si tu t'écroules, c'est dans la fausse herbe.
Et sinon tu as quoi? Mal, quand même, et une gorge plus restreinte qu'un tuyau de bic.
Là, c'est la pression qui retombe, je suis heureuse d'être arrivée, tout ce chemin pour venir me déverser
sur ce carrelage dégueulasse recouvert de "noir et de cheveux" m'a expliqué Max, plus tard. Je ne les ai pas vu.
Ensuite allongée sur le petit lit de papier du poste de secours
je me suis rendue compte que mon corps était en entier, mouillé. Comme on sort de la douche.
Je passais ma main entre mon ventre douloureux et la chemise et tout était absolument mouillé.
C'était donc vrai ces dix secondes où je m'étais sentie proche de l'ébullition, 
entre le stand des bonnets en feutrine et celui des horloges peintes à la main.




Par fleutiaux le Dimanche 30 novembre 2008 à 21:27
c'est quand t'en as fait un que tu comprends pourquoi ça s'appelle un malaise. Se retrouver si désarmée aux pieds et sous les regards de ces inconnus, la sueur et le froid superposés, la solitude, ...

sinon, c'est la saison ? (cf untitle)
Par Elliptique le Dimanche 30 novembre 2008 à 23:05
Comme fleutiaux, j'allais écrire "c'est une épidémie?". Rien de grave, j'espère.
Par Biwi le Lundi 1er décembre 2008 à 7:03
Et bah moi je m'apprêtais à dire: "Bah dit donc Jess, t'as trop bus :) "
Mais non...
Je n'ai pas beaucoup de temps cette semaine, mais promis lundi soir prochain, je mets mes fesses dans le tram, et je monte au 4ème te voir.
Bisous d'amour.
Par acces.au.bonheur le Lundi 1er décembre 2008 à 12:34
Et bah dis donc, quelle aventure! Et oui, moi aussi je commence à avoir des doutes sur la potentialité d'une épidémie. Mouais. Bisous
Par Zarzas-de-loin le Lundi 1er décembre 2008 à 16:38
Une vraie épidémie en effet, il y a une semaine j'aie fais ça dans ma salle de bain et il y avait pas de fausses herbe, et maintenant j'aie un canyon à la place du coude^^ miam
jespere que ça va à lyon!!
Bisous
Par Zarzas-de-loin le Lundi 1er décembre 2008 à 16:39
au faite c'est maurane juste au dessus^^
Par Feebrile le Mercredi 3 décembre 2008 à 19:43
je me rajoute à l"épidemie" -___-
quand il fera moins froid, on se rencontrera, hein
Par benefit lipstick le Dimanche 28 février 2010 à 17:55
 

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