J’ai dis, on a rien créé ensemble.
Il était allongé sur le canapé, on avait mis la télé.
J’ai dis, allez.
J’ai sorti les tubes de peinture, et la toile.
Dans deux assiettes en plastique de pique-nique, j’ai mis de toutes les couleurs.
Sauf le noir. Il n’en fallait pas.
Il faut dire qu’on avait passé une bonne partie de l’après-midi
à traîner nos pieds devant les tableaux du musée des beaux arts de Lyon,
pour son expo « Repartir de Zéro, comme si la peinture n’avait jamais existé. »
Alors forcément, ça donne quelques envies.
Il s’est assis en face de moi, de l’autre côté de la toile,
on a pris un pinceau chacun et c’était parti.
Je crois qu’on a fait des points jusqu’à recouvrir les premiers points.
Puis il a expérimenté la
« superposition de couleurs sur le contour des tâches mais sans toucher le bord »
ou quelque chose comme ça. Et c’était drôle, et très apaisant.