Dans une main et demi de jours je retrouverai cet appartement là de cette tata là
dans cette ville là. Puis j'entamerai le stage chez Leg qui me procure déjà cette peur des grands jours.
C'était si agréable ce soleil aujourd'hui, dans les rues, et se rendre compte que la beauté des gestes
aide à se sentir vivante, ou pleine, cette paume dans le cou ou ces doigts entre les phalanges.
Ces contacts qui se muent en besoins physiologiques.
Je me souviens d’un garçon qui avait cette vie ni belle si moche mais si étonnante.
Ce garçon Outre Atlantique qui lisait mes mots sur ce blog, qui m’avait fait découvrir Garden State,
il m’avait dit, ça a changé ma vision sur la vie. Je crois que ça n’a rien changé du tout chez moi
Pourtant je comprends le sens de sa phrase. Il avait rencontré Lise Anne dans cette station
Service, celle où il travaillait. J’imagine qu’il faisait les travaux salissants, elle s’occupait du magasin.
Ils s’étaient vite embrassés. Je les voyais, sur le bord de l’autoroute, peuplant la pause des gens,
Un peu comme si leur vie à eux deux n’était qu’une pause, un temps éloigné du notre.
Il regardait l’écran de vidéosurveillance contrôlé par le patron,
pendant qu’elle se plaçait à différents endroits de la réserve.
Lorsqu’il ne l’a plus aperçu, lorsqu’elle s’est enfin trouvée dans le seul coin non enregistré par la caméra,
il lui a crié de ne plus bouger et ils ont élu ce mètre carré comme étant leur espace à baisers.
C’est vraiment des vies incroyables, je trouve ça tellement éloigné de moi que ça en devient exotique.