Dimanche 20 mai 2007 à 21:27

Je tapote le derrière de ma robe pour en faire ressortir chacune des petites pellicules de poussière qui jonchaient auparavant la dalle. Il fait un temps sublime. Un temps à aller courir n'importe où pourvu qu'il y ai de l'herbe. Je dors dans une chambre avec des fleurs sur le papier peint et deux posters de singes et des choristes il y a une guitare emballée de noir dans un coin, une petite table basse avec des pieds tout beaux, un parasol d'été rayé qui se repose entre deux murs, moi par terre un peu allongée avec de la musique vraiment très forte. J'ai mis la neuf et je l'ai déclaré être ma préférée. Ici les arbres recouvrent tout comme un sachet de billes déversées sur le sol. Ca et là, ils se faufilent entre les maisons, escaladent le long des chemins de petits cailloux. Ils sont partout. Il n'y a pas « l'arbre où tous les enfants grimpent » car il y en a tellement que les enfants ont finis d'y grimper. Jess ici je pourrais faire des soupes aux cailloux et à la terre et ce serait la meilleure je pense. Je sors de la maison. Descend la rue sur la gauche, le voisin est dehors c'est parce qu'il paraît qu'il n'y a pas de blonde ici a dit papa. Alors je dépasse la rue des hirondelles remplit de bruits d'hirondelles et je continue. Il y a la maison avec un gros rond rouge sur la porte à cause de la vitre cassée et puis celle qui a toujours une belle couleur par tous les temps. Je croise peut-être deux trois personnes peut-être pas. J'hésite toujours à dire bonjour, ils ont quelquefois un chien. Je me résigne toujours à dire bonjour on ne me répond pas toujours. Alors je continue quelque fois un peu vexée quelque fois non. Il y a le petit parking et un endroit avec des vieux gens qui dansent on voit par la fenêtre de l'extérieur. Puis le parc en contrebas mais je n'y vais jamais je suis trop seule pour faire de la balançoire à deux. Je continue jusqu'à la grande étendue d'herbe avec souvent des joueurs de foot, lorsqu'ils n'y sont pas je coupe par l'étendue en courant dans la descente car elle est très pentue. J'arrive au bout de l'église ils disent de passer par la petite porte sur le côté mais la petite porte est toujours fermée. Je pense que c'est une fausse église avec juste les murs extérieurs et du vide à l'intérieur car je n'ai jamais réussi à y entrer. Mais ils ont fais ça bien car les vitraux paraissent réels. Alors je continue la petite route qui monte. On passe dans l'ombre car le soleil commence à décliner et ne recouvre plus cette partie du village. Sur la grille il y a marqué « Merci de bien refermer la grille. » sur un petit panneau cassé en deux. Je marche un peu dans le cimetière tout est différent. J'ai toujours l'impression de marcher plus lentement et de faire très attention à ne pas faire de bruit avec les graviers sous mes chaussures et ma respiration. Toutes les fleurs sont en plastique ou en porcelaine. Elles sont aussi immobiles que les gens sous elles. Je parcours très lentement les allées car j'ai peur qu'il y ai quelqu'un et qu'il remarque directement que je n'ai pas de famille enterrée ici et puis même si ce n'est pas un endroit interdit aux gens qui n'ont pas de famille enterrée ici, ça m'a toujours fait peur de croiser quelqu'un qui pourrait s'en rendre compte. Je m'assois sur la dalle de quelqu'un qui est mort avec plein de fleurs en plastique sur lui comme tous les autres. Et puis deux coquelicots entre deux tombes. Ce sont les seules fleurs qui sont en vie, on est donc trois dans tout le cimetière. Je rentre la prochaine fois que l'église sonne neuf fois. Il y a quand même un super vent froid, j'ai la peau de poule. Je me lève et tapote le derrière de ma robe pour en faire ressortir chacune des petites pellicules de poussière qui jonchaient auparavant la dalle.

Par Hou.la.la le Dimanche 20 mai 2007 à 21:40
Pourquoi, à chaque fois qu'on passe ici, on est accrochés par tes mots ?
Tu as une façon d'écrire sublime. Et on ne le dira jamais assez.
Par asticow le Lundi 21 mai 2007 à 9:34
"Je suis trop seule pour faire de la balançoire à deux."
J'aime beaucoup ta manière d'écrire. C'est superbe.
Bisous étoilés <33
Par Miroir.aux.Allumettes le Lundi 21 mai 2007 à 19:29
C'est vraiment magnifique, Jess.
Vraiment.
je suis emaballée, emue, fantastiquée par la juste naïveté, fraîche et si vraie, de tes mots.
Car pas de maux.
Du bonheur à plein poumons même si on sent quelques gouttes de mélancolie le long de tes joues.

Bisous <33
Par filaplomb le Lundi 21 mai 2007 à 20:31
Mais rien ne prouve que sous les dalles poussièreuses, les gens soient immobiles ! S'ils sont là, peut-être qu'ils ont des salles des fêtes et des pistes de danse. Des patinoires, pourquoi pas ! :-)
Par princesse-aux-petits-pois le Mercredi 23 mai 2007 à 1:31
Jess. Tu écris comme on ferait sur des pétales de fleurs mais sans le faire exprès. Tu trouves les mots qui font que voilà. Et puis tu choisis toujours les bonnes chansons. Tu sais celle que je connais, ma chanson de printemps d'Au Revoir Simone, et puis Metric, le groupe que je croyais être la seule à connaître. Et puis Boston parce que je la croyais connue et que je l'ai découverte grâce à toi la veille d'un voyage merveilleux et puis je l'ai écouté sans arrêt pendant ces deux jours, et puis ce matin-là en traînant ma valise dans un matin somnambule. Merci Jess. Je pourrais copier et coller tellement de fois mais personne ne les lirais tous.
Par filaplomb le Samedi 26 mai 2007 à 22:46
Re-lu et re-aimé !
:-)
 

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