il change si souvent que je ne sais plus exactement dans quel pays il se trouve.
peut-être la croatie, ou bien prague, budapest, berlin
je regarde ces villes dans les e-mails en me demandant
et c'est quand qu'il entame le retour
dans tous les cas c'est loin, bien trop loin pour pouvoir imaginer
je pense à son retour, son absence me pèse,
commence à me peser très fort
c'est assez indescriptible cette sensation, cette frustration
il faut que je dise ça ce soir car je suis seule dans la maison
assez seule pour compter le carrelage en marchant de la chambre au salon
assez seule pour penser à lui sans personne pour me faire rire
dans le grand canapé je regarde mes jambes je déplace les coussins
je me suis dis qu'il fallait peindre, que c'était un moment à peindre,
j'ai récupéré ma toile blanche prévue pour les collages et j'ai débuté au crayon,
le chevalet est face à la télé, je ne manque aucune espèce de débilité et je peins.