
Je marchais en direction du 20 en me disant que peut-être qu'il n'y aurait pas de clé dans la boîte aux lettres,
qu'il serait encore en chair et en os au milieu du salon, les mains dans les poches comme lorsqu'il m'avait attendu le midi.
Peut-être qu'il n'aurait pas pris le train comme prévu, pendant mon école.
J'ai ouvert la boîte et elle était là, la clé de la porte, je me disais mais peut-être que, et tout de suite après
peut-être que non. Je suis monté, le salon était vide, la cuisine aussi, ne parlons pas de la chambre.
Je suis alors partie à la recherche du "petit mot". Le message de départ qui était obligatoirement caché quelque part.
Forcément, je me disais, en fouillant le bureau, la table devant l'évier, le bord du robinet, le placard à médicaments,
forcément, je me disais, en fouillant sous les chaussettes, derrière les sucettes, sous la perruque.
Et puis j'ai ouvert mon ordinateur portable, et il était là, le document textedit, accompagné d'une image.
Je le savais, je m'en doutais, je le connais.