Sans-queue-ni-Tige

Vendredi dernier, c'était mon dernier jour de stage chez Leg.
Et c'est le jour où je me suis rendu compte que j'avais vraiment envie d'y rester.
De rester avec eux surtout, d'arriver au 10h30 du matin, de danser sur des supers vinyls 
toute la sainte journée, de regarder Valentine, se battre avec Clément, de faire des allers retour
jusqu'à la machine à café pour boire ses trop bons chocolats chauds même lorsqu'il fait 30, dehors,
de faire des photomontages débiles pendant les heures de creux et fermer précipitamment la page
de photoshop lorsque Gabriel Gauthier passe la porte, voir Christophe faire la même chose, 
remarquer que c'est plus facile pour lui, qui a deux écrans, donner des surnoms méchants et
tenter de placer le plus de fois possible le mot "crampe" lorsque Valérie Crampe est dans le bureau,
Valentine n'a jamais eu autant de "crampes à la gym" que dans ces moments là, regarder Clément
faire des grosses conneries, insulter Clément, lui ordonner d'aller chercher de l'eau pour tout le monde,
puisque de toutes façons, c'est rien qu'un petit stagiaire, comme moi, mais moi je suis la préf', alors le matin,
j'ai le droit aux chatines au chocolat, glissée dans mon tiroir avant mon arrivée, et finalement, recevoir les
sms de Damien à 18h pétantes, bon je suis en bas allez allez descend on fait pas des heures sup.
Vendredi dernier je suis restée plus tard, ils sont tous partis les uns après les autres en m'embrassant
sur la joue et j'étais toute seule dans notre grand bureau à nous tous, il y avait les biches, les oiseaux,
toutes ces bestioles empaillées, et je me disais merde, tu vas quand même pas retourner à l'école après tout ça.
C'était dur d'imaginer.

Je me souviens de la première fois que je l'avais vu, sur le très beau blog
de Garance Doré, qui a fait la photo d'en haut à gauche.
Son article, il date du 17 avril, je l'avais lu juste avant de partir à l'école, sur Lyon,
lui, il dormait dans mon lit, alors j'avais laissé la page internet ouverte,
pas celle de Garance, plutôt directement celle de l'e-shop de chez Ba&sh il me semble,
photo d'en haut à droite :)
pour qu'il la regarde en se réveillant, et soit subitement illuminé, ébloui 
par la magnificence de la chemise.
Mais soit, l'effet voulu ne fut pas l'effet vécu, il ne m'en parla point.
Et puis c'est fou cette idée qui reste qui suit, comme un truc un peu débile qui crée ce
quelque chose qui fait qu'on sait par avance qu'on finira avec l'objet dans la penderie,
que ce soit maintenant ou dans plusieurs mois, puisqu'il se refusera à sortir de notre
grande cervelle de fille qui a malheureusement bien de la place pour en accueillir, des objets.
Chaque soir on parcourait la rue des Francs Bourgeois, à Paris et elle était toujours là
sur son mannequin devant toute la rue, on avait jamais été si proches.
Hier soir on s'est couchés, c'était notre dernière nuit à Paris,
il m'a demandé d'aller dans la salle de bain et de chanter fort, pour que je n'entende pas
le bruit du sac, qu'il sort d'au-dessus du placard, et qu'il déplie.
Et lorsque je suis revenu dans la chambre, il m'a fait le coup de la petite souris,
et bah elle était passée.

 


c'est le dernier jour à l'agence, ce matin je me suis demandé
combien je serai triste, jusqu'à ou.
clément m'a fait un pingouin debout ce matin, en carton, il est devant moi
sur le bureau, puis christophe a demandé le même, pour sa fille,
mais avec une tête de mort dessinée sur les poils en plus.

 

Demain, tata viendra un peu avant le midi, qui est ici, à 14h,

pour montrer ses photos, là, chez Leg.

Puis on aura le droit d'aller manger japonais, 

d'engloutir du poisson cru, car elle, elle n'est pas allergique.

C'est fou d'aimer à un point le poisson cru 

et d'aimer à la fois à ce point un garçon qui en est allergique.

Je n'étais jamais allée chez kiliwatch, on y trouve du neuf 

pas abordable et du vintage presque abordable, 

mais les prix restent du kiliwatch, et non du guerrisol.

Pas contre ils ont d'incroyables bonnets de bain à fleurs en plastique

ou motifs en reliefs que j'aurai adoré porter fièrement cet été

(dans l'enceinte de mon jardin), mais treize euros l'unité c'était au dessus

de mes forces, j'ai pourtant tenté de vous rapporter quelques images

de ces poulpes colorés mais même les photos sont interdites.

j'avais entendu, ça part direct en exé.
je m'étais dis, il va falloir guetter.
alors pendant des jours et des jours j'avais passé mon temps à traquer les journaux dans le métro
quelque fois même, je les piochais au hasard dans les poubelles, les feuilletais et les y reposais.
et puis il m'a appelé une après-midi où j'étais à l'agence
la pub sfr fête des pères au dos du direct soir, c'est de toi?
et le soir même je regardais assise sur mon petit strapontin tous ces inconnus lire le direct soir
et c'était une impression très étrange, de se rendre compte qu'on a servis, de comprendre un peu
plus d'où ça vient toutes ces pubs qui meublent.
j'avais envie de dire, éh, tu sais que c'est moi qui ai fais ce que tu as sous tes doigts?