Mercredi 10 octobre 2007 à 22:57

Je n'ai pas mis ma robe jaune.
Il faisait si gris que le temps l'a emporté, je me suis accordée au ciel.
Papa m'a laissé au devant de la porte grande ouverte.
Je n'avais plus qu'à entrer. A l'intérieur je voyais la famille qui n'est pas la mienne.
Je voyais Jess je voyais Clément.
J'ai retenu mes yeux, j'ai fais signe à papa et je suis entrée.
A l'entrée, le petit album photos. Je n'ai pas osé regarder.
J'avais les yeux rivés sur les portraits qu'avait fait Jess.
Celui à l'acrylique, celui au crayon. Sur le chevalet, au devant.
Je suis passée devant les photos, l'album, je n'ai pas osé.
Comme si ça ne me regardait pas.
Jess m'a dit Jess comme habituellement. Et je l'ai prise dans mes bras.
Je l'ai serrée fort comme pour prendre un peu d'elle
Et lui donner un peu de moi.
J'ai caressé son dos, j'ai pris ses mains dans les miennes.
Pas comme habituellement. Car j'ai toujours assez peur de toucher les gens.
Je ne les touche pas je les frôle, par mégarde.
Je n'attrape pas de main, seulement pour courir ou pour dire allé viens on s'en va.
Je n'attrape pas de main pour dire je t'aime tant si tu savais comme j'aimerais que ça aille.

Par princesse-aux-petits-pois le Mercredi 10 octobre 2007 à 23:04
J'essaie d'imaginer et au fond je ne peux pas. J'espère que Jess & Jess s'en sortiront comme elles le peuvent. Ce portrait doit être magnifique, je suis sur qu'elle l'a vue.
Par Sans.cible le Jeudi 11 octobre 2007 à 18:09
Moi c'est mon frère que j'ai serré ainsi. Mais pour une autre raison. Largement moins grave. Et le jour où Murielle est partie. J'aurais aimé des bras discrets et pas trop serrés.
Par baka-hachiko le Jeudi 11 octobre 2007 à 19:07
ce sont des moments difficiles....
pour avoir vécu une situation semblable, je sais comme ce n'est pas évident de trouver les mots, les gestes.
mais ta présence, je pense que c'est déjà beaucoup pour elle.
courage.

Bisous doux.
Par MoOd le Jeudi 11 octobre 2007 à 20:11
Bon courage.
Je ne vais pas me répéter.
Par Lu le Jeudi 11 octobre 2007 à 21:19
"Tu peux tout savoir, sauf l'absence de toi. Tu es partie, seule avec elle je suis là...
Je l'apprivoise doucement, enfant tendu, je la prends et je la berce contre moi, l'absence de toi.
L'absence de toi c'est mon corps qui craque, mon corps qui éclate, c'est la grenade qui craque sous le soleil mûri, et qui mouille mes doigts.
C'est l'obus arrondi que je caresse des heures contre mon ventre.
Puis je l'emmène, je la promène. Ces rues que je n'connais pas, qui connaissent ton nom...
Toutes ces fenêtres de nuit, qui connaissent ton nom...
Le pas de ton absence sur l'asphalte nuit.
Toutes les fenêtres fermées, toutes les portes cochères...
Le long de l'écharpe qui glisse le long des murs de l'absence de toi.
Dégoûtante à force d'être triturée dans ma poche.
Je devrais la jeter dans le caniveau qui dessine les contours de ma cage...
Tu peux tout savoir, sauf l'absence de toi. Tu es partie, seule avec elle je suis là...
Je l'apprivoise doucement, enfant tendu, je la prends et je la berce contre moi, l'absence de toi.
Maintenant tu es là, si proche. L'absence de toi s'étale et s'étire à quelques pas de ton corps qui dort... A quelques pas de ma douleur qui chavire...
Je sais que je t'aime... Je sais que je te quitte." (Christophe Mali)

Parce que "je" sais pas quoi dire d'autre...



"Il y a bien les souvenirs, mais quelqu'un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu'on y pense on a les yeux qui brûlent." (Mathias Malzieu)
Par Vicky le Vendredi 12 octobre 2007 à 11:36
Tes mots sont touchant, j'espère que tout ira mieux pour elle, comme pour toi car je pense que tu es affectée par cette histoire.
Par splintersteph le Mercredi 24 octobre 2007 à 19:24
C'est arrivé à mon meilleur ami, c'était son oncle, j'suis resté près de lui, on a pas beaucoup parlé, j'ai beaucoup pleuré à l'enterrement, mais au final ca soude ces épreuves. La présence plus que les mots panse les chagrins de l'âme. Je sais que pendant cette période, j'ai réalisé qu'on se comprenait sans se parler, ce qu'était "le langage du monde" comme l'a dit Paulo Coelho. Bon courage Jess (j'me permets), sois forte pour elle.
 

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